Ce dimanche, la France compte 62.746 morts du coronavirus sur son territoire, soit 175 de plus sur les dernières 24 heures, alors que la campagne de vaccination contre le coronavirus a débuté. Une femme de 78 ans a été la première personne à se faire vacciner contre le Covid-19. En tout, 45 personnes âgées et soignants se sont faits vacciner ce dimanche, au terme d'une année endeuillée par le virus. Malgré le lancement de la campagne de vaccination, Olivier Véran, le ministre de la Santé, n'éloigne pas le risque d'un troisième confinement. Dans le reste du monde, le variant britannique du coronavirus continue de s'étendre en dehors du Royaume-Uni, mais aucune étude n'a encore prouvé qu'il était lié à une forme plus grave de la maladie.
Les informations à retenir :
- 62.746 morts du coronavirus en France
- Début de la campagne de vaccination en France : Mauricette, 78 ans, a reçu le premier vaccin
- Le ministre de la Santé, Olivier Véran, n'exclut pas le risque d'un troisième confinement
- Le variant britannique du Covid-19 a notamment été détecté au Canada, en Suède, en France, en Espagne, et au au Japon
Légère hausse des admissions en réanimation
Dimanche, la France comptait 62.746 morts du coronavirus, selon les chiffres publiés par Santé publique France, soit 175 de plus sur les dernières 24 heures. Le taux de positivité, qui mesure le pourcentage de personnes positives au Covid-19 sur l'ensemble des personnes testées, a poursuivi sa décrue à 2,9%, contre 3,1% la veille et 3,4% vendredi. Cet indicateur clé s'élevait à 6,4% le 8 décembre, date à laquelle un nouveau mode de comptabilisation a été introduit.
Au total, plus de 2,55 millions de cas de Covid-19 ont été confirmés depuis le début de l'épidémie, dont plus de 20.000 vendredi. La France a enregistré 175 morts supplémentaires liées au virus, pour un total de 62.746 décès depuis le début de la pandémie, selon l'agence sanitaire. Du côté de la pression hospitalière, 107 nouveaux patients ont été admis en réanimation en 24 heures, portant le total dans ce type de services de soins intensifs à 2.650 malades. Tous services confondus, 589 nouveaux patients ont été hospitalisés, pour un total de 24.620 patients hospitalisés pour Covid-19.
Dans la région Grand Est, les chiffres de l'épidémie inquiètent. Cette semaine, l'ARS évaluait le taux d'incidence, soit le nombre de nouveaux cas de Covid-19 pour 100.000 habitants, à 230, un chiffre beaucoup plus élevé que dans le reste de la France. Certains élus de la région Grand Est en appellent déjà au gouvernement et aux autorités sanitaires, réclamant, comme les maires de Nancy et de Reims, un reconfinement imminent. "Je ne suis pas loin de partager cet avis", a affirmé le président de la région, Jean Rottner, samedi sur Europe 1. Il préconise un "reconfinement court" qui permettrait de faire "rechuter les courbes".
Début de la vaccination contre le Covid-19 en France
Le vaccin, acheminé samedi dans l'Hexagone sous bonne escorte, était particulièrement attendu en France, où le virus circule activement et la présence de son variant britannique, possiblement plus contagieux, a été confirmée vendredi chez un patient. Le lancement symbolique de la campagne vaccinale française a lieu dimanche dans deux structures d'hébergement de personnes âgées, l'une située en Seine-Saint-Denis, département qui a payé un lourd tribut au Covid, l'autre en Bourgogne-Franche-Comté, une des régions où le taux d'incidence du virus est le plus élevé.
Une femme de 78 ans a été la première personne vaccinée en France. "Je suis émue", a déclaré Mauricette, une ancienne aide ménagère, vaccinée vers 11 heures au sein de l'unité de soins de longue durée de cet établissement dépendant de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP). Ils ont été 45 patients à bénéficier d'une injection dans l'Hexagone. Quinze personnes ont reçu le vaccin à l'hôpital René-Muret à Sevran. Il s'agit de résidents de plus de 75 ans de l'unité de soins longue durée, ainsi qu'un de leurs médecins de plus de 65 ans. En début d'après-midi, 30 pensionnaires du centre gériatrique de Champmaillot, dépendant du CHU de Dijon, et un médecin spécialiste âgé de plus de 65 ans ont à leur tour reçu le vaccin Pfizer-BioNTech, baptisé Comirnaty en référence à la technologie employée (ARN messager, mRNA en anglais).
Emmanuel Macron a salué le début de la campagne. "Nous avons une nouvelle arme contre le virus : le vaccin. Tenir ensemble, encore", a écrit le chef de l'Etat dans une série de tweets. Il a rappelé que le vaccin était gratuit et non obligatoire et qu'au "pays des Lumières et de Pasteur, la raison et la science doivent nous guider"
Je l’ai dit, je le répète : le vaccin ne sera pas obligatoire. Ayons confiance en nos chercheurs et médecins. Nous sommes le pays des Lumières et de Pasteur, la raison et la science doivent nous guider.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 27, 2020
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La montée en puissance de la campagne vaccinale sera progressive : elle concernera la semaine prochaine 23 établissements dans les régions de Paris, Lyon, Lille et Tours, avant de s'intensifier pour atteindre une centaine de lieux dans les deux premières semaines de janvier. Invitée d'Europe 1, dimanche, la présidente de la commission technique de vaccination de la Haute autorité de santé, l'infectiologue Elisabeth Bouvet, a estimé que l'impact de la campagne de vaccination sur la mortalité des personnes âgées devrait se faire ressentir d'ici quelques semaines.
La défiance des Français vis-à-vis du vaccin
Selon un sondage BVA réalisé pour Le Journal du Dimanche, seuls 44% des Français se disent prêts à aller se faire vacciner, contre deux tiers des Allemands ou encore 70% des Italiens. Résultat, la France est 30e sur 32 pays interrogés sur leur confiance dans la vaccination.
Pour le directeur général adjoint de l’institut de sondage, Edouard Lecerf, le début de la campagne pourrait augmenter la confiance dans la vaccination, sur le modèle de ce qui s'est passé aux Etats-Unis. "Depuis que les vaccinations ont commencé, le taux de réticence à tendance à baisser. C’est peut-être en France quelque chose que l’on pourra aussi observer si tout se passe très bien. Peut-être que des populations qui sont aujourd’hui interrogatives basculeront du côté de ceux qui sont prêts à aller se faire vacciner."
Olivier Véran n'exclut pas un troisième confinement
"Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser flamber l'épidémie à nouveau", a prévenu dans Le Journal du dimanche le ministre de la Santé, Olivier Véran. Interrogé sur l'éventualité d'un troisième confinement, il s'est dit prêt à prendre "les mesures nécessaires, si la situation devait s'aggraver". "Nous saurons vite si les rassemblements familiaux et festifs auront un impact", affirme Olivier Véran après une levée exceptionnelle du couvre-feu le 24 au soir pour permettre aux Français de se déplacer.
Invitée dimanche d'Europe Midi, Dominique Costagliola, épidémiologiste et directrice de recherches à l'Inserm, a estimé que la situation sanitaire de la France, face à l'épidémie de Covid-19, était trop précaire pour qu'elle puisse échapper à une troisième vague, et ce malgré le début de la campagne de vaccination. La mise en place de nouvelles mesures de restriction sanitaire lui apparait désormais nécessaire. L'hypothèse d'un troisième confinement n'est d'ailleurs plus un tabou. Notre décryptage à lire par ici.
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Début de vaccination dans l'UE
L'Allemagne, la Hongrie, la Slovaquie ont commencé samedi à vacciner leur population contre le coronavirus. Dimanche, la plupart des autres Etats membres de l'UE, dont la France, l'Espagne et l'Italie, lancent leurs campagnes de vaccination. L'Agence européenne des médicaments a donné son feu vert au vaccin Pfizer-BioNtech le 21 décembre. Pays le plus touché de l'UE avec plus de 71.000 morts, "l'Italie se réveille", a réagi le Premier ministre, Giuseppe Conte, sur Twitter dimanche, saluant une date qui "restera à jamais gravée dans nos mémoires".
Confinements au lendemain de Noël
L'Autriche a commencé ce samedi un troisième confinement généralisé, après une trêve de Noël. L'Ecosse et l'Irlande du Nord imposent de leur côté de nouvelles restrictions draconiennes (fermeture des commerces "non essentiels", limitation ou interdiction des contacts sociaux, etc.). Le Niger, jusqu'ici relativement épargné, interdit pour deux semaines les rassemblements et ferme bars, boîtes de nuit et salles de spectacles.
Le variant britannique s'étend
Des cas de contamination par le variant du coronavirus apparu au Royaume-Uni ont été détectés pour la première fois au Canada, en Suède, en France, en Espagne, au Japon et à nouveau en Italie. Le Japon mettra un terme à toutes les nouvelles arrivées d'étrangers non-résidents sur son territoire à partir de lundi et ce jusqu'à fin janvier. Selon plusieurs études, le nouveau variant est plus contagieux que la souche d'origine, mais rien ne démontre pour l'instant qu'il entraîne des formes plus graves de la maladie.
Plus de 1,76 million de morts
La pandémie a fait plus de 1,76 million de morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP samedi. Près de 80 millions de cas ont été officiellement comptabilisés. L’Europe est la région la plus touchée dans le monde. Vendredi, elle a passé le seuil des 25 millions de cas et compte 546.000 morts.
Dans le détail, les pays comptant le plus grand nombre de contaminations sont les Etats-Unis (18.945.149 cas, et 331.916 morts), l’Inde (10.169.118 cas, 147.343 décès), le Brésil (7.465.806, 190.795), la Russie (3.050.248, 54.778) et la France (2.550.864, 62.573)