Le Premier ministre Jean Castex a écarté un tour de vis supplémentaire en métropole dans l'immédiat, jeudi lors d'un point sur la situation sanitaire et les mesures de lutte déjà en place contre la pandémie de Covid-19. Peu auparavant, le gouvernement avait annoncé un reconfinement d'au moins trois semaines à Mayotte, à compter de vendredi. Sur le plan sanitaire, la France compte 77.952 morts, tandis que 23.448 nouveaux cas ont été détectés en 24 heures.
Pendant ce temps, le chef des experts de l'OMS qui enquêtent à Wuhan sur l'origine de la pandémie a semblé écarter jeudi la thèse de la fuite de laboratoire.
Les informations à retenir :
- Le reconfinement n'est "pas à l'ordre du jour" en métropole mais il est décrété pour trois semaine à Mayotte
- Jean Castex annonce 1,7 millions de rendez-vous supplémentaires pour des premières injections de vaccins
- L'Allemagne pourrait bientôt assouplir ses restrictions
- Les experts de l'OMS qui enquêtent sur l'origine de la pandémie jugent peu crédible la théorie d'une fuite d'un laboratoire
Covid-19 : plus de 23.000 cas de contamination en 24 heures
Plus de 23.000 cas de contaminations au Covid-19 ont été enregistrés en 24 heures en France, où la pression hospitalière reste élevée sur fond de progression de variants plus contagieux, selon les données de Santé publique France publiées jeudi. Le nombre de contaminations (23.448) est en baisse par rapport à la veille (26.362), mais reste sur un plateau élevé, fluctuant entre 20.000 et 26.000 depuis janvier. Le taux de positivité est stable, à 6,7%. En 24 heures, 360 personnes ont été emportées par la maladie Covid-19 à l'hôpital (contre 358 la veille), ce qui porte le bilan des morts à 77.952 depuis le début de l'épidémie en France
La situation reste tendue sur le front des hôpitaux, qui accueillent actuellement 27.766 patients (-187 par rapport à mercredi), dont 1.752 nouvelles admissions. Parmi eux, 3.240 malades sont soignés dans les services de réanimation, dont 275 arrivés ces dernières 24 heures. La veille, 3.267 patients Covid se trouvaient en réanimation.
Le reconfinement n'est "pas à l'ordre du jour" en métropole…
"La situation ne justifie pas à ce jour" un nouveau confinement, a indiqué jeudi Jean Castex au cours d'une conférence de presse, affirmant que la circulation du virus n'avait pas "sensiblement augmenté" au cours des deux dernières semaines. Il a toutefois précisé que l'exécutif n'hésiterait "pas à prendre (ses) responsabilités" en cas de "dégradation forte et rapide" des indicateurs sanitaires en raison de l'épidémie de Covid-19. "Un nouveau confinement ne peut s'envisager qu'en tout dernier recours", a insisté le Premier ministre, en appelant à "la mobilisation des Français". "L'objectif que nous devons nous fixer, ce n'est pas de retarder cette échéance, c'est de tout mettre en œuvre pour l'éviter", a-t-il martelé.
Jean Castex a par la suite invité les Français à "la plus grande prudence" en prévision des vacances de février, qui commencent vendredi soir pour une partie du pays. Le gouvernement n'entend toutefois pas limiter les déplacements d'une région à l'autre pendant cette période.
…mais il durera au moins trois semaines à Mayotte
Juste avant la prise de parole du Premier ministre, le gouvernement a décidé un reconfinement à Mayotte pour moins trois semaines, à compter de vendredi à 18h (15h GMT), pour faire face à la progression de l'épidémie de Covid-19 et à l'apparition de variants britanniques et sud-africain. Dans le cadre de ce confinement, "les écoles et établissements scolaires seront fermés, en raison du nombre de cas très importants détectés chez les jeunes, à la différence de l'hexagone et qui s'explique sans doute par la forte circulation du variant" sud-africain.
1,7 million de rendez-vous supplémentaires pour se faire vacciner
Quelque 1,7 million de rendez-vous supplémentaires pour des premières injections de vaccins contre le Covid-19 seront ouverts "dans les prochains jours", a annoncé jeudi Jean Castex. Expliquant mesurer "parfaitement l'angoisse de toutes ces personnes âgées de plus de 75 ans" n'ayant pas pu se faire encore vacciner, il a précisé que 500.000 rendez-vous pour fin février seront proposés à partir de vendredi, puis que 1,2 million "sur le mois de mars, seront ouverts dès le milieu de la semaine prochaine". L'objectif du gouvernement est que 4 millions de Français aient reçu leur première injection d'ici la fin du mois de février.
L'accélération du rythme de vaccination va être rendue possible par l'arrivée du vaccin d'AstraZeneca, qui sera utilisé à partir de samedi, a-t-il précisé. "La campagne de vaccination suit désormais un rythme soutenu : nous avons hier vacciné plus de 100.000 personnes, dont près de 70.000 en première injection", a déclaré Jean Castex.
Multiplication des tests salivaires, notamment dans les écoles
Le ministre de la Santé Olivier Véran a lui annoncé la multiplication prochaine des opérations collectives de dépistage, notamment dans les milieux scolaire. "Au retour des vacances, nous espérons réaliser plusieurs centaines de milliers de tests par prélèvement salivaire", soutient le ministre de la Santé.
Olivier Véran attend encore l'avis de la Haute Autorité de santé sur ce type de prélèvement, qui devrait être rendu sous une dizaine de jours. Celui-ci "permettra d'employer des techniques de prélèvement nouvelles dans des conditions que la Haute Autorité de santé devra préciser sans attendre".
"Télétravailler devient impératif", juge Castex
"Télétravailler partout où c'est possible devient impératif" pour lutter contre le Covid-19, a déclaré Jean Castex jeudi, regrettant que depuis la fin de l'année le recours au télétravail se soit réduit. "Il y a encore trop d'entreprises où le télétravail serait possible mais n'existe pas du tout ou à des niveaux très faibles", a déploré le Premier ministre, en invitant les administrations publiques à "montrer l'exemple".
La ministre du travail, Elisabeth Borne, a ensuite regretté qu'"un tiers des salariés dont les postes sont télétravaillables ne télétravaillent pas". Ils représentent selon elle 2,5 millions de salariés en France. Elle a ensuite appelé les chefs d'entreprises à "se mobiliser plus massivement" en élargissant leur recours au télétravail.
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Origine de la pandémie : la théorie d'une fuite d'un labo chinois jugée peu crédible
Le chef des experts de l'OMS qui enquêtent à Wuhan sur l'origine de la pandémie a semblé écarter jeudi la thèse de la fuite de laboratoire, "excellent scénario" de film selon lui, dans un entretien avec l'AFP. Peter Ben Embarek fait partie de la dizaine de chercheurs de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) arrivés le mois dernier en Chine pour enquêter sur l'apparition du Covid-19.
L'équipe s'est rendue mercredi à l'Institut de virologie de Wuhan - dans le centre de la Chine -, accusé, notamment par l'ancien président américain Donald Trump, d'avoir laissé s'échapper le virus d'un de ses laboratoires, accidentellement ou non. Toutes ces conjectures feraient d'"excellents scénarios pour des films et des séries", estime le chef des experts de l'OMS, promettant cependant de "suivre la science et les faits" pour tirer une conclusion définitive sur l'origine de la pandémie. Il s'agit jusqu'à présent du site le plus controversé visité par la délégation.
L'Allemagne vers un assouplissement des restrictions
Le ministre allemand de la Santé Jens Spahn s'est prononcé jeudi en faveur d'un assouplissement du confinement avant la fin de l'hiver. "Nous ne pouvons rester dans ce confinement dur tout l'hiver, notre société ne le supporterait pas bien", a-t-il déclaré, ajoutant: "nous observons une tendance significative à la baisse concernant les nouvelles infections". En outre, "les chiffres sont encourageants, nous observons une tendance significative à la baisse concernant les nouvelles infections", a ajouté le ministre.
Plus de 2,26 millions de morts
La pandémie a fait plus de 2,26 millions de morts dans le monde depuis fin décembre 2019 pour plus de 104 millions de cas officiellement diagnostiqués, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles, jeudi à 11H GMT. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché avec 450.805 décès, devant le Brésil (227.563 morts), le Mexique (161.240), l'Inde (154.703) et le Royaume-Uni (109.335).