La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, testée positive au Covid-19, a été hospitalisée, a fait savoir son entourage en milieu de matinée, alors que les signes d'emballement de l'épidémie de Covid-19 se multiplient en France. Le gouvernement compte placer trois départements supplémentaires, le Rhône, l'Aube et la Nièvre, dans la liste des départements soumis à des mesures de freinage renforcées. Les rassemblements de plus de six personnes en extérieur sont interdits sur tout le territoire, et pas seulement dans les 16 départements en forte tension, a précisé mercredi Gérald Darmanin.
Les informations à retenir :
- Le Rhône, l'Aube et la Nièvre devraient passer sous mesures de freinage renforcées
- Les rassemblements de plus de 6 personnes en extérieur sont interdits sur tout le territoire
- Roselyne Bachelot a été hospitalisée, Elisabeth Borne est quant à elle sortie de l'hôpital
- L'Allemagne a décidé de lâcher du lest pour Pâques
Le Rhône, l'Aube et la Nièvre devraient passer sous mesures de freinage renforcées
Le gouvernement compte placer trois départements supplémentaires, le Rhône, l'Aube et la Nièvre, dans la liste des départements soumis à des mesures de freinage renforcées, qui en comptait 16 jusqu'ici, a annoncé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. "Des concertations auront lieu cet après-midi" pour faire passer ces départements sous régime renforcé, a-t-il précisé, alors que le taux d'incidence dans le Rhône, et notamment à Lyon, approche la barre des 400, à 383 pour 100.000 habitants, et atteint 329 dans la Nièvre et 445 dans l'Aube, selon Santé Publique France.
Les rassemblements de plus de 6 personnes interdits sur tout le territoire
Les rassemblements de plus de six personnes en extérieur sont interdits sur tout le territoire, afin de tenter de freiner la propagation du virus du Covid-19, a précisé mercredi soir le ministère de l'Intérieur.
Cette interdiction sur laquelle Gérald Darmanin a sensibilisé l'ensemble des préfets dans un télégramme mardi soir, ne s'applique pas seulement aux 16 départements concernés par les restrictions supplémentaires annoncées jeudi par le Premier ministre, a-t-on ajouté de même source.
La FFF annonce l'arrêt définitif des championnats amateurs de foot
Les championnats amateurs régionaux et départementaux de football, suspendus depuis fin octobre, sont définitivement stoppés pour cette saison 2020/2021 en raison de la crise sanitaire, a annoncé la Fédération française (FFF) mercredi.
Roselyne Bachelot hospitalisée, son état, "stable", ne suscite pas d'inquiétudes
Positive au Covid-19, Roselyne Bachelot a été hospitalisée, mais son "état est stable et n'inspire pas d'inquiétudes", a annoncé mercredi l'entourage de la ministre de la Culture. "Son médecin a préconisé une surveillance accrue à l'hôpital pour les quelques jours à venir", précise la même source. La ministre de 74 ans avait annoncé samedi sur Twitter avoir été testée positive "à la suite de symptômes respiratoires".
Les personnes positives au Covid à l'arrivée dans les aéroports parisiens pourront être isolées
Les personnes testées positives au Covid-19 à leur arrivée dans les aéroports parisiens pourront être placées à l'isolement, selon un décret du ministre de l'Intérieur présenté mercredi en Conseil des ministres. Dans le cadre de la loi du 15 février dernier prorogeant l'état d'urgence sanitaire, ce décret de Gérald Darmanin précise les compétences du préfet de police, Didier Lallement, "en cas de menaces et crises sanitaires graves", à Paris dans les trois aéroports parisiens, jusqu'au 31 décembre prochain.
Le préfet pourra ainsi "prendre des arrêtés de placement à l’isolement pour les personnes testées positives à leur arrivée à l'aéroport".
Elisabeth Borne est sortie de l'hôpital
La ministre du Travail Elisabeth Borne, 59 ans, testée positive au Covid-19 le 14 mars, a pour sa part annoncé mercredi qu'elle était sortie de l'hôpital, où elle avait été placée sous surveillance médicale depuis quelques jours. "Sortie de l'hôpital à l'instant, je suis soulagée. Merci au personnel soignant qui m'a accompagnée pendant ces jours difficiles pour leur travail formidable et à vous tous pour vos messages de soutien. J'ai une pensée pour nos concitoyens qui luttent en ce moment contre ce virus", a-t-elle indiqué sur Twitter.
La France élargit ce week-end sa vaccination aux plus de 70 ans
Le président français Emmanuel Macron a demandé d'augmenter la cadence sur les injections de vaccin, en élargissant la cible à tous les plus de 70 ans à partir de samedi et en avril aux enseignants. Les plus de 70 ans ne devaient pas rentrer si vite dans la campagne de vaccination. Mais au ministère de la Santé, on explique que d'après "des remontées de terrain", "le délai de prises de rendez-vous (des plus de 75 ans) a augmenté, suffisamment pour laisser entendre qu'il pourrait y avoir un risque de perte de doses, que les rendez-vous ne seraient pas pris".
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Au-delà de l'élargissement de la cible, l'Assurance maladie va donc aussi lancer une campagne d'appels téléphoniques "pour proposer la vaccination" aux plus de 75 ans qui n'ont pas fait de démarche ou se sont découragés, explique-t-on aussi au ministère de la Santé, où l'on souligne que "près de la moitié" de cette tranche d'âge a déjà reçu une première injection.
Ce renforcement de la politique vaccinale ne convainc pas l'ensemble de l'opposition. Invité mercredi d'Europe 1 matin, le maire LR de Cannes, David Lisnard, a voulu mettre en garde contre "la grandiloquence des mots et l'impuissance des actes". Il estime également que la campagne vaccinale de la France, qu'il juge être un "fiasco", reste très en deçà des dispositifs déployés dans d'autres pays, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou Israël.
Des vaccinodromes déployés par l'armée et les pompiers
Gérald Darmanin a annoncé mercredi l'ouverture de "38 vaccinodromes" gérés par les sapeurs-pompiers, dans lesquels "jusqu'à 530.000 doses pourront être injectées chaque semaine". Invité de RMC/BFMTV, le ministre de l'Intérieur a ajouté que "25.000 sapeurs-pompiers" allaient être formés pour réaliser ces vaccinations.
Le ministère de la Santé a fixé une cible d'un à deux mégacentres de vaccination par département, soit "100 à 200" sur tout le territoire. Le but sera d'injecter des quantités de vaccins plus importantes, en provenance notamment de Pfizer/BioNTech, dont la France attend à partir de la mi-avril environ 2 millions de doses hebdomadaires. Ces mégacentres devraient "permettre d'absorber 1.000 à 2.000 injections quotidiennes" dans chacun d'entre deux, et "l'objectif à horizon avril, c'est de réussir à (y) absorber un million de doses par semaine" en totalité, a-t-on ajouté.
Enfin, les autorités sanitaires prévoient d'augmenter les capacités des centres existant déjà, en passant de "500 à 1.000" piqûres hebdomadaires, a-t-on expliqué au ministère de la Santé. Selon le dernier bilan du ministère de la Santé, près de 6,6 millions de personnes ont reçu une première dose, dont 2,5 millions ont été vaccinées avec deux doses.
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La situation sanitaire dans les écoles de plus en plus préoccupantes
Dans une partie des territoires reconfinés, le taux d'incidence chez les moins de 20 ans inquiète. À titre d'exemple, chez les 10-19 ans, c'est-à-dire chez les collégiens et les lycéens, on approche de la barre des 500 cas pour 100.000 adolescents dans les Hauts-de-France, et des 673 cas pour 100.000 adolescents en Île-de-France. D'autant que ces chiffres sont certainement sous-estimés dans la mesure où les tests salivaires n'ont pas encore fait leur entrée dans les établissements du secondaire.
Dans le primaire, la situation est aussi alarmante. Sur les deux dernières semaines en Île-de-France, l'incidence a doublé chez les moins de 10 ans, passant de 129 à 275 cas positifs pour 100.000 enfants. Dans les Hauts-de-France, elle est passée sur un mois de 138 à 258 cas pour 100.000 enfants. Alors que des enseignants et des soignants réclament la généralisation du système des demi-jauges dans les classes pour freiner la progression du virus, l'exécutif, en coulisse, envisage une fermeture des établissements.
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AstraZeneca, de nouveau dans le collimateur de Bruxelles
La découverte récente d'un stock de 29 millions de doses du vaccin d'AstraZeneca en Italie, sur un site qui travaille pour le géant pharmaceutique, contribue à alimenter la défiance des Européens vis-à-vis du laboratoire suédo-britannique. Ce stock ne manque pas de soulever de nombreuses interrogations, lorsqu'on sait qu’AstraZeneca n'a livré que 30 millions de doses aux Européens ce trimestre, alors qu'il s'était engagé à en fournir trois fois plus. Les 27 attendent désormais des réponses précises de la part du laboratoire.
Par ailleurs, une agence américaine a mis en doute mardi l'efficacité revendiquée par AstraZeneca pour son vaccin. Selon l'Institut national des maladies infectieuses et des allergies (NIAID), qui supervise des essais cliniques de vaccins aux Etats-Unis, le groupe suédo-britannique a pu utiliser des données "obsolètes" pendant ses essais cliniques aux Etats-Unis, et cela peut "avoir abouti à une évaluation incomplète de l'efficacité" du vaccin. Astrazeneca a annoncé qu'il fournirait dans les 48 heures des données récentes.