Avec 30.004 décès officiellement enregistrés, la France a franchi vendredi soir la barre des 30.000 morts liés à l’épidémie de Covid-19. Si l’épidémie reste sous contrôle, et que le nombre de malades en réanimation continue de baisser, les autorités appellent toutefois à la prudence et au respect des gestes barrières dans la mesure où le taux de reproduction de l’épidémie est repassé au-dessus de 1 en métropole.
De leurs côtés, les pharmacies autorisées à réaliser des tests sérologiques rapides. D'après nos informations, le ministère de la Santé a organisé une soirée, le 13 juillet, au Grand Palais en l'honneur du personnel soignant en première ligne pendant le coronavirus. Dans le reste du monde, le nombre de contaminations continue d’exploser, notamment au Etats-Unis et au Brésil, pays les plus touchés.
Les principales infos à retenir :
- La France a franchi vendredi le cap des 30.000 décès
- Le taux de reproduction de l’épidémie est repassé au-dessus de 1 en métropole
- Les pharmacies autorisées à faire des tests sérologiques
- Les Etats-Unis et le Brésil, pays les plus touchés, continuent d'enregistrer une forte hausse du nombre de contaminations
Olivier Véran organise une soirée pour remercier les soignants
Selon nos informations, le ministère de la Santé organise une soirée pour remercier les personnels de santé mobilisés lors de l’épidémie. Entre 800 et 1.000 personnes ont répondu à l'invitation d'Olivier Véran. La soirée se tiendra "dans le respect des distanciations sociales et des gestes barrières", précise l’entourage du ministre. Tous les détails dans notre article.
Les pharmacies autorisées à réaliser des tests sérologiques rapides
Les pharmacies sont autorisées depuis samedi à réaliser des tests rapides d'orientation diagnostique (TROD) qui permettent de savoir, en quelques minutes, si l'on a fabriqué des anticorps contre le nouveau coronavirus, selon un arrêté publié au Journal officiel. "A titre exceptionnel (...) les pharmaciens d'officine (...) peuvent réaliser les tests rapides d'orientation diagnostique sur sang capillaire de détection des anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2", indique le texte de l'arrêté, qui est "applicable jusqu'au 30 octobre".
Les tests sérologiques TROD consistent à prélever une goutte de sang en piquant la peau, généralement au bout du doigt, puis à la mettre en contact avec un réactif. Le résultat apparaît en quelques minutes. Toutefois, un résultat positif doit être confirmé en laboratoire de biologie par une prise de sang et un examen de laboratoire.
En France, le risque d’une "deuxième vague"
La France a franchi vendredi le cap des 30.000 décès liés au Covid-19. L'annonce intervient alors que l'agence sanitaire Santé publique France a relevé une "nouvelle tendance à l'augmentation de la circulation du virus SARS-CoV-2" en France métropolitaine et que les autorités ont appelé à "la vigilance" face au risque d'une deuxième vague de l'épidémie. L'un des indicateurs suivis est le fameux "R effectif", c'est-à-dire le nombre de personnes infectées par un malade. Alors qu'il était inférieur à 1 au niveau national ces dernières semaines, ce nombre, basé sur les tests virologiques positifs, est repassé au-dessus de cette barre en métropole.
Toutefois, la baisse du nombre de malades atteints d'une forme grave en réanimation se poursuit, passant sous la barre des 500, à 496 (-16 en 24 heures), précise la Direction générale de la Santé.
"J'ai demandé à tous les acteurs de porter de plus en plus le masque pour nous prémunir au mieux d'une éventuelle deuxième vague de l'épidémie, sur laquelle je n'ai pas d'information, ni officielle ni cachée. Mais la meilleure façon de la combattre, c'est de la prévenir", a affirmé le Premier ministre Jean Castex lors d'un déplacement à Dijon.
La Mayenne en "situation de vulnérabilité"
En Mayenne, la situation est préoccupante : le nombre de personnes infectées par le coronavirus a été multiplié par quatre en deux semaines. Le département a été déclaré "en situation de vulnérabilité" vendredi par Santé publique France, tout comme la Guyane et Mayotte. La Mayenne est le seul département de France métropolitaine à être classé ainsi depuis la fin du confinement.
Jean-Paul Hamon, médecin généraliste et président d’honneur de la Fédération des médecins de France, a tiré la sonnette d’alarme samedi au micro d’Europe 1 : "La précaution élémentaire aurait été de confiner temporairement la Mayenne, le temps que les gens soient testés et que les cas contacts soient identifiés et isolés correctement". Il regrette que le gouvernement ne réagisse ne pas "plus fermement". "Les chiffres passent de 230 à 300 en moins de cinq jours et quatre foyers différents sont répartis dans le département. Je pense que le gouvernement devrait réagir plus fermement qu’il ne le fait actuellement." Plus de détails dans notre article, ici.
Le prix des gels hydroalcooliques et des masques reste encadré
L'encadrement des prix des gels et solutions hydroalcooliques ainsi que des masques à usage unique, qui devait initialement expirer vendredi soir avec la fin de l'état d'urgence sanitaire, est finalement prolongé jusqu'au 10 janvier 2021, selon un arrêté publié samedi au journal officiel.
Un premier décret, adopté le 2 mai, fixait le prix maximal des masques chirurgicaux non réutilisables à 95 centimes l'unité pour ceux vendus au détail et à 80 centimes s'ils étaient vendus en gros. Valable initialement jusqu'au 23 mai, cette disposition avait été prolongée le 22 mai dernier jusqu'au 10 juillet. En parallèle, un autre décret entré en vigueur début mars encadrait le prix des gels et solutions hydroalcooliques destinés à l'hygiène corporelle, initialement jusqu'au 31 mai avant d'être, là encore, prolongé jusqu'au 10 juillet.
Fin de l'état d'urgence sanitaire
En France, les stades de football, privés de match officiel depuis mars, retrouvent du public ce week-end, avec des rencontres amicales, un maximum de 5.000 spectateurs et un protocole sanitaire strict. Les discothèques notamment restent closes à ce stade mais espèrent rouvrir avant septembre, même sans piste de danse.
Cette réouverture est permise par la fin de l'état d'urgence sanitaire qui a eu lieu vendredi soir. Mais cela ne correspond pas vraiment à un retour à la normale. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui a observé un "relâchement dans les comportements" visant à limiter la transmission du Covid-19, a encore appelé vendredi les Français à la "vigilance au quotidien".
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Dans les écoles, le protocole sanitaire restera le même à la rentrée
L'Education nationale a publié vendredi soir une circulaire pour encadrer la rentrée de septembre 2020, qui se fera dans les mêmes conditions sanitaires que celles appliquées en fin d'année scolaire. L'accent sera mis sur les gestes barrières et l'hygiène des mains. Le port du masque sera obligatoire pour les adultes et les élèves âgés de plus de 11 ans. Retrouvez notre article ici.
L'Europe poursuit son déconfinement
Il est à nouveau possible de se rendre librement au Royaume-Uni. Depuis vendredi, les personnes venant de France ne sont plus obligées de passer 14 jours en isolement à leur arrivée sur le sol britannique. De nombreux voyageurs se sont empressés d’embarquer dès cette mesure levée. "J’ai ma fille qui accouche normalement à la fin du mois. Je n’ai pas pu la voir de toute sa grossesse, donc c’est un gros soulagement de pouvoir y aller", témoigne Annick, croisée par Europe 1 à la gare du Nord.
La Norvège va rouvrir mercredi ses frontières aux touristes de la plupart des pays européens où le niveau d'infection est jugé "satisfaisant", et dont fait partie la France.
Plus de 70.000 morts au Brésil
Le Brésil a franchi vendredi le cap des 70.000 morts du coronavirus, et avec un niveau de nouvelles contaminations en 24 heures toujours très élevé - plus de 45.000 - qui ne laisse pas entrevoir une rapide inflexion de la courbe de la pandémie.
Le Covid-19 poursuit également ses ravages dans le reste de l’Amérique latine, où il atteint certains de ses dirigeants. En Bolivie, la présidente par intérim Janine Añez, candidate à l'élection présidentielle de septembre, a annoncé jeudi qu'elle était contaminée.
Au moins 561.551 morts dans le monde
La pandémie a fait au moins 561.551 morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles vendredi. Plus de 12.580.980 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués dans 196 pays et territoires depuis le début de l'épidémie, dont au moins 6.706.700 sont aujourd'hui considérés comme guéris.
Des experts de l'Organisation mondiale de la santé sont attendus samedi à Pékin pour une mission exploratoire avant le démarrage de l'enquête que l'OMS veut mener sur l'origine du virus apparu en Chine fin 2019. La mission de ces deux experts, un épidémiologiste et un spécialiste de la santé animale, intervient alors que l'OMS a lancé vendredi un appel à la vigilance devant l'explosion récente des contaminations dans le monde.
Les Etats-Unis, qui ont recensé leur premier décès lié au coronavirus début février, sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 134.430 décès pour 3.215.861 cas. Au moins 983.185 personnes ont été déclarées guéries. Après les Etats-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil avec 70.398 morts pour 1.800.827 cas, le Royaume-Uni avec 44.798 morts (288.953 cas), l'Italie avec 34.945 morts (242.827 cas), et le Mexique avec 34.191 morts (289.174 cas).