Les transfrontaliers français se rendant en Allemagne n'auront plus besoin d'effectuer un test de dépistage du Covid-19 pour aller dans ce pays, a annoncé samedi le secrétaire d'État aux Affaires européennes Clément Beaune. Dans l'Hexagone, les indicateurs de suivi de l’épidémie continuent de s’améliorer, avec moins de 20.000 hospitalisations, alors que les terrasses, cinémas et musées ont rouvert leurs portes mercredi. À Bordeaux, la découverte dans un quartier d’un nouveau variant très rare, déjà identifié en Île-de-France, inquiète.
Les informations à retenir :
- Les hospitalisations françaises passent sous la barre des 20.000
- Plus de tests pour les transfrontaliers frontaliers français se rendant en Allemagne à partir de dimanche
- Tous les habitants majeurs d'un quartier de Bordeaux vaccinés après la découverte d’un variant
- Le PNF enquête sur des soupçons de "favoritisme" autour de l'application StopCovid
- Plus d’un million de morts liés au Covid-19 en Amérique latine et aux Caraïbes
La baisse du nombre de malades à l’hôpital se poursuit
Le nombre de malades du Covid-19 dans les hôpitaux français est passé sous la barre des 20.000, un reflux observé également pour les malades en services de réanimation, selon les données publiées samedi par Santé publique France. Les hôpitaux de l'Hexagone accueillent actuellement 19.765 malades du Covid-19, dont 468 admis ces dernières 24 heures. C'est la première fois depuis le 27 octobre dernier que ce nombre est inférieur à 20.000. Vendredi, les hôpitaux comptaient 20.209 patients (dont 625 entrés les 24 heures précédentes).
Dans les services de soins critiques, qui abritent les malades les plus gravement atteints, on comptait 3.544 patients (contre 3.631 la veille), dont 115 récemment admis (139 la veille). Ce chiffre s'était maintenu aux alentours de 5.900 à 6.000 lors de la deuxième quinzaine d'avril, soit le pic de la troisième vague, avant de redescendre nettement depuis début mai. Quatre-vingt-neuf personnes sont décédées de cette maladie à l'hôpital (111 selon les données publiées vendredi), portant à plus de 108.500 le bilan depuis le début de l'épidémie, début 2020.
Plus besoin de tests pour les transfrontaliers français se rendant en Allemagne dès dimanche
L'Allemagne va lever dès dimanche, minuit, l'obligation de test anti-Covid pour les transfrontaliers arrivant de France, a annoncé samedi le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes. Les transfrontaliers doivent actuellement effectuer un test de dépistage toutes les 48 heures. Cette obligation a toutefois été levée le 13 mai pour ceux circulant entre le département français de la Moselle et l'Etat régional de la Sarre.
Cette levée des restrictions fait suite à la décision vendredi de l'Allemagne de retirer la France des "zones à haut risque" en raison de l'amélioration de la situation épidémiologique dans ce pays. Dans ce cadre, tous les voyageurs arrivant de France ne seront désormais plus obligés d'observer une quarantaine de cinq à dix jours à leur arrivée sur le sol allemand. Ils devront présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures, être totalement vaccinés contre le coronavirus - c'est à dire avoir reçu deux doses - ou considérés comme guéris.
De son côté, l'Espagne laissera entrer sur son territoire à partir du 7 juin "toutes les personnes vaccinées" quel que soit leur pays d'origine et les Britanniques, cruciaux pour un secteur touristique dévasté par la pandémie, pourront s'y rendre en vacances dès lundi.
Un quartier de Bordeaux bientôt vacciné après la découverte d'un variant "préoccupant"
Tous les habitants majeurs d'un quartier de la ville de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, vont pouvoir être rapidement vaccinés, sans conditions, après la découverte d'un "cluster" de quelques dizaines de personnes testées positives à un variant "préoccupant". "C'est un Variant of concern (VoC), soit préoccupant, comme l'étaient par exemple les variants anglais et indien. Sa souche est anglaise mais avec une mutation. Il est connu, il a aussi été vu en Ile-de-France", la région de Paris, a expliqué Patrick Dehail, conseiller médical et scientifique de l'autorité sanitaire locale.
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30 millions d’injections d’ici la mi-juin
La vaccination poursuit sa montée en régime. Quelque 22,9 millions de personnes (soit plus du tiers de la population totale et 43% de la population majeure) ont eu au moins une injection, et 9,6 millions ont eu les deux (14% de la population totale et 18% de la population majeure), selon le ministère de la Santé. Pour la journée de jeudi, 657.000 injections ont été réalisées.
Le gouvernement vise 30 millions de premières injections à la mi-juin, et a annoncé jeudi qu'il allait avancer de deux semaines, au 31 mai, l'ouverture officielle de la vaccination à tous les adultes.
Par ailleurs, l'ingénieur Guillaume Rozier, 25 ans, devenu célèbre pour avoir créé des services gratuits sur le Covid-19 sur internet, dont le site Vitemadose, a été fait chevalier de l'ordre national du Mérite à "titre exceptionnel", selon un décret paru samedi au "Journal officiel". Guillaume Rozier est le plus jeune des 1.088 promus annoncés.
Des pays demandent une levée des brevets pour tous les outils médicaux nécessaires à la lutte contre la pandémie
Une soixantaine de pays ont demandé samedi à l'OMC une levée des brevets plus large que pour les seuls vaccins anti-Covid, afin qu'elle englobe les outils médicaux nécessaires à la lutte contre la pandémie. Selon ce texte, la dérogation devrait inclure, outre les vaccins, les traitements, les diagnostics, les dispositifs médicaux et les équipements de protection, ainsi que les matériaux et les composants nécessaires à leur production. Les pays concernés demandent à ce que les dérogations durent "au moins trois ans".
Le PNF enquête sur des soupçons de "favoritisme" autour de l'application StopCovid
Les dés ont-il été pipés dans l'attribution du contrat de maintenance de StopCovid, l'application du gouvernement qui a été un flop avant de se transformer en TousAntiCovid ? Le Parquet national financier (PNF) enquête depuis septembre sur des soupçons de favoritisme au bénéfice d'une filiale de Dassault. Selon une source judiciaire, le PNF a ouvert en septembre une enquête préliminaire pour "favoritisme", après un signalement de l'association anticorruption Anticor effectué au printemps 2020 sur cette application de traçage des malades du coronavirus.
Dans un courrier envoyé au parquet en juin 2020, l'association estimait que la maintenance payante pour l'application, réalisée par la société Outscale, filiale de Dassault Systèmes, aurait dû faire l'objet d'un appel d'offres. Le développement de l'application, annoncé pendant le premier confinement et lancé en juin 2020, a été présenté comme réalisé à titre gratuit par différentes entreprises privées, dont Dassault Systèmes, Capgemini, Orange ou Withings. Mais selon des révélations de L'Obs, son exploitation et sa maintenance ont fait l'objet d'une facturation pour un coût "entre 200.000 et 300.000 euros par mois".
Dans son signalement, Anticor observait que "le choix de recourir à la société Outscale", filiale de Dassault Systèmes, "en tant qu'attributaire du marché de maintenance de l'application StopCovid n'a fait l'objet d'aucune procédure de passation de marché public", pourtant obligatoire pour un tel montant.
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L'Allemagne classe la Grande-Bretagne comme "zone de mutation des variants"
En raison de la propagation du variant indien du coronavirus sur son territoire, la Grande-Bretagne sera classée à partir de dimanche comme zone de mutation des variants par l'Allemagne, a indiqué vendredi l'institut de veille sanitaire Robert Koch. Cela aura pour conséquence de limiter considérablement les voyages de la Grande-Bretagne vers l'Allemagne. Tous les voyageurs venant de ce territoire seront également soumis à une période de quarantaine de deux semaines, qui ne pourra être raccourcie même si le test est négatif.
Plus d'un million de décès en Amérique latine et aux Caraïbes
Plus d'un million de décès dus au Covid-19 ont été officiellement recensés depuis le début de la pandémie en Amérique latine et aux Caraïbes, l'une des rares régions où les chiffres repartent à la hausse, selon un comptage réalisé par l'AFP vendredi. Près de 90% des décès enregistrés se répartissent entre cinq pays qui représentent 70% de sa population : le Brésil (446.309 décès), le Mexique (221.080), la Colombie (83.233), l'Argentine (73.391) et le Pérou (67.253).
Bien que le nombre de décès quotidiens ait diminué de plus d'un tiers en six semaines - après avoir dépassé les 3.000 morts au cours de la première moitié du mois d'avril, les chiffres les plus élevés dans le pays depuis le début de la pandémie - le Brésil est toujours en alerte face au virus, deuxième pays le plus touché au monde par la pandémie derrière les Etats-Unis. Opposé aux mesures de confinement et en retard dans l'achat de vaccins, le président d'extrême droite Jair Bolsonaro est sous le feu d'une commission d'enquête du Sénat pour sa gestion de la crise sanitaire.
Plus de 3,4 millions de morts
La pandémie a fait au moins 3.445.582 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles, samedi. Plus de 165.709.600 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l'épidémie. Après les Etats-Unis (589.223), les pays comptant le plus grand nombre de morts sont le Brésil avec 446.309 morts et 15.970.949 cas, l'Inde avec 295.525 morts (26.289.290 cas), le Mexique avec 221.256 morts (2.392.744 cas), et le Royaume-Uni avec 127.710 morts (4.457.923 cas).
Ces chiffres, qui reposent sur les bilans quotidiens des autorités nationales de santé, sont globalement sous-évalués. Ils excluent les révisions à la hausse réalisées a posteriori par certains organismes statistiques. En prenant en compte la surmortalité directement et indirectement liés au Covid-19, l'OMS estime que le bilan réél de la pandémie est "deux à trois fois plus élevé".