L'épidémie de Covid-19 en France poursuit sa poussée. Selon un dernier bilan, 94.275 personnes sont décédées depuis le début de l'épidémie, soit 897 décès supplémentaires en 24 heures. Le Premier ministre Jean Castex s'est entretenu en urgence ce vendredi avec les préfets et les directeurs d'ARS des 19 départements reconfinés. Résultat : Matignon a annoncé que les contrôles allaient "s'intensifier" dès vendredi dans les "gares, aéroports et péages routiers" afin de vérifier le respect des mesures dites de "freinage" de la pandémie.
Dans les écoles, dont la situation inquiète de nombreux parents, élus et médecins, la règle change pour les départements confinés : un seul cas de Covid dans une classe entraînera sa fermeture, a indiqué Jean-Michel Blanquer.
Les informations à retenir :
- 94.275 morts depuis le début de l'épidémie, la situation continue de se dégrader
- Dans les 19 départements confinés, un seul cas de Covid dans une classe entraînera sa fermeture
- Les contrôles vont s'intensifier dès vendredi dans les gares, aéroports et péages des départements reconfinés
- Les dentistes et les vétérinaires vont pouvoir vacciner contre le Covid-19
- L'Allemagne a officiellement classé tout le territoire français comme "à haut risque"
94.275 morts depuis le début de l'épidémie, la situation continue de se dégrader
La situation épidémique continue de se dégrader en France. Selon un dernier bilan des autorités sanitaires, 94.275 personnes sont mortes depuis le début de l'épidémie de coronavirus, soit 897 décès supplémentaires en 24 heures.
Le nombre de patients atteints du Covid-19 en réanimation a continué de progresser vendredi, s'approchant de la barre des 4.800 personnes et se rapprochant encore davantage du record de la deuxième vague à l'automne, selon les dernières données publiées par Santé publique France. Il a atteint vendredi 4.766 contre 4.709 la veille.
Le nombre total de personnes hospitalisées en France avec un diagnostic positif au Covid-19 s'élève à 27.242, avec 2.048 nouvelles admissions lors des dernières 24 heures.
>> LIRE AUSSI - Covid-19 : des réanimateurs craignent de devoir trier les patients et faire des "sacrifices"
Nouvelle règle pour la fermeture des classes
Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a annoncé vendredi que dans les 19 départements concernés par le reconfinement régional, un seul cas de Covid dans une classe entraînerait désormais sa fermeture, contre trois cas auparavant. "Cela va nécessairement signifier plus de fermetures de classes dans les prochains jours pour ceux qui sont concernés", a-t-il admis, précisant que cela concernerait "tous les niveaux scolaires", de la maternelle au lycée.
Les classes fermées le seront pour "une durée de deux à trois semaines" et les parents pourront demander à bénéficier d'arrêt de travail pour garder leurs enfants, a encore indiqué Jean-Michel Blanquer. "Cela suppose de grandes adaptations de la société", a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs jours, le gouvernement est sous pression sur le sujet des écoles tandis que les appels de nombreux médecins et élus se multiplient pour serrer davantage la vis, voire fermer les établissements. Le nombre de nouvelles contaminations a particulièrement progressé chez les moins de 15 ans la semaine dernière en France, une hausse que l'intensification du dépistage n'explique qu'en partie, selon Santé publique France. Dans l'ensemble de la population, l'incidence a progressé de 17%, à 313 cas pour 100.000 habitants. Mais c'est chez les 0-14 ans que l'incidence a le plus augmenté du 15 au 21 mars, avec une hausse de 31% par rapport à la semaine précédente, à 230 pour 100.000 habitants.
Des contrôles intensifiés dès vendredi, Macron évoque de "nouvelles mesures"
Vendredi, le Premier ministre Jean Castex s'est entretenu en urgence avec les préfets et les directeurs d'ARS des 19 départements reconfinés. Ensemble, ils ont décidé d'intensifier les contrôles dans "les gares, aéroports et péages routiers" de ces territoires dès vendredi. Des mesures annoncées alors que la situation épidémique est "critique avec l'entrée en action de la troisième vague et la prédominance du variant britannique", a expliqué le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Dans un communiqué, Matignon a estimé qu'une "course contre la montre" était "engagée".
Jeudi, Emmanuel Macron avait évoqué de futures "nouvelles mesures à prendre dans les prochaines semaines" et "sans tabou", face à la troisième vague qui monte toujours plus dans les hôpitaux. "Ces semaines qui viennent seront difficiles, nous prendrons toutes les mesures utiles en temps et en heure et il n'y a à mes yeux aucun tabou", a-t-il averti, à l'issue d'un Conseil européen en visioconférence.
Face aux critiques qui montent aussi, Emmanuel Macron a défendu sa stratégie, à la fois sa décision fin janvier de ne pas reconfiner et le confinement hybride appliqué actuellement. "Nous avons eu raison de ne pas reconfiner la France parce qu'il n'y a pas eu l'explosion qui était prévue par tous les modèles."
Vétérinaires et dentistes pourront vacciner
La Haute autorité de Santé a rendu vendredi un avis selon lequel les vétérinaires et les dentistes devraient pouvoir vacciner contre le Covid-19 - et qui doit encore être entériné formellement par le gouvernement. D'autres catégories de professionnels de santé sont concernées par cet élargissement, comme par exemple les pharmaciens de laboratoires d'analyses. Au total, cela permettra à 252.000 professionnels supplémentaires de pouvoir injecter le vaccin contre le Covid-19, a calculé la HAS.
Les vétérinaires pourront vacciner le public uniquement dans les centres de vaccination et pas dans leur cabinet. Les dentistes, eux, pourront le faire aux deux endroits.
Autre nouvelle de nature à accélérer les campagnes vaccinales : l'Agence européenne des médicaments (EMA) a autorisé vendredi le stockage du vaccin de l'alliance Pfizer/BioNTech à des températures de congélateur, plus élevées que celles jusqu'ici autorisées.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Covid-19 : y a-t-il réellement un risque de contamination en extérieur ?
> Coronavirus : pourquoi un test PCR peut-il être positif un mois après une infection ?
> Les fêtes privées sont-elles vraiment interdites avec le couvre-feu ?
> Le variant anglais engendrerait des symptômes un peu différents
> Audio, webcams... Quand la technologie s'adapte au télétravail
La France devient une "zone à haut risque" pour l'Allemagne
L'Allemagne a officiellement classé la France entière en zone à "haut risque" face à la pandémie de Covid, ce qui devrait entraîner des restrictions à l'entrée sur son territoire, comme l'avait indiqué jeudi soir Angela Merkel. "Lorsqu'on observe les taux d'incidence c'est tout simplement de fait une nécessité (...) un processus pratiquement automatique", a déclaré la chancelière allemande lors d'une conférence de presse à Berlin dans le cadre d'un sommet de l'UE en visioconférence consacré à la lutte contre le Covid-19.
Jusqu'ici, seul le département de la Moselle, frontalier de l'Allemagne, était classé par l'Allemagne en zone à haut risque. Une telle mesure entraîne d'importantes restrictions de circulation, allant de l'obligation de présenter un test négatif à l'entrée sur le territoire allemand, à la mise en quarantaine en Allemagne pendant 10 jours, voire à l'imposition de contrôles stricts aux frontières.
Vaccin AstraZeneca : l'ANSM confirme un risque de thrombose rare
L'Agence du médicament (ANSM) a confirmé vendredi l'existence d'un risque "rare" de thrombose atypique associé au vaccin contre le Covid-19 d'AstraZeneca, après la survenue de nouveaux cas en France, dont deux décès, tout en soulignant que la balance bénéfice/risque restait "favorable".
"Neuf cas de thromboses des grosses veines, atypiques par leur localisation (cérébrale en majorité, mais également digestive), pouvant être associés à une thrombopénie [diminution du nombre de plaquettes dans le sang, ndlr] ou à des troubles de coagulation ont été déclarés", soit six de plus que la semaine précédente, indique l'ANSM dans son dernier point de situation sur la surveillance des vaccins contre le Covid-19.
Le vaccin développé par le laboratoire suédo-britannique et l'université d'Oxford avait été suspendu le 15 mars par plusieurs pays européens après le signalement de cas de caillots sanguins, parfois mortels. A l'échelle européenne, les autorités sanitaires norvégiennes ont annoncé vendredi la suspension du vaccin anti-Covid d'AstraZeneca jusqu'au 15 avril, jugeant nécessaire d'approfondir l'étude de ses éventuels effets secondaires après l'apparition de cas graves de caillots sanguins.
Des essais cliniques pour un vaccin universel contre les coronavirus "d'ici à fin 2021, début 2022"
Invité vendredi de la matinale d'Europe 1, Lbachir BenMohamed, à la tête d'un laboratoire d'immunologie cellulaire et moléculaire affilié à l'université de Californie, travaille à la mise au point d'un vaccin "universel", c'est-à-dire qui serait efficace contre les différentes espèces de coronavirus et leurs variants, et pas seulement contre le SARS-CoV-2, à l'origine de la pandémie qui frappe le monde entier depuis plus d'un an. Il teste actuellement sur des souris quinze vaccins candidats élaborés par son équipe. "Nous espérons passer aux essais cliniques fin 2021 ou au plus tard début 2022", précise-t-il.
Plus de 2,7 millions de morts dans le monde
La pandémie a fait au moins 2,76 millions morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan de l'AFP à partir de sources officielles vendredi. Les Etats-Unis sont le pays qui compte le plus de morts avec 546.822 décès, devant le Brésil (303.462), le Mexique (200.211), l'Inde (160.949) et le Royaume-Uni (126.445). Ces chiffres sont globalement sous-évalués. Ils se fondent sur les bilans quotidiens des autorités nationales de santé, sans inclure les réévaluations fondées sur des bases statistiques.