EN DIRECT - Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky reçu par Emmanuel Macron à l'Élysée
À la veille d'un sommet sur le soutien européen à l'Ukraine, Volodymyr Zelensky était à Paris mercredi pour y rencontrer son homologue français, Emmanuel Macron. En parallèle, Russie et Ukraine s'accusent mutuellement de vouloir faire échouer un accord qui doit déboucher sur une trêve.
La Russie et l'Ukraine se sont mutuellement accusées mercredi de vouloir faire échouer un accord annoncé la veille par l'intermédiaire des Etats-Unis qui doit déboucher, sous conditions, sur une trêve en mer Noire et à un moratoire sur les frappes visant les sites énergétiques.
Les informations à retenir :
- Volodymyr Zelensky a rencontré Emmanuel Macron
- Le président français a annoncé un soutien supplémentaire de deux milliards d'euros à l'Ukraine
- La Russie a lancé une nouvelle attaque de drones sur l'Ukraine dans la nuit de mardi à mercredi
- Le Kremlin se dit "satisfait" du dialogue avec les États-Unis
Zelensky remercie la France et Macron pour son soutien
Le président ukrainien a salué le soutien "sans faille" de la France dans la guerre en Ukraine, ainsi que la nouvelle aide de deux milliards d'euros annoncée quelques instants plus tôt. "Il faut une réponse, soit de nouvelles sanctions, soit intensifier la pression", à l'égard de la Russie, a asséné Volodymyr Zelensky.
La Russie doit accepter un cessez-le-feu de 30 jours "sans conditions préalables"
Avant la prise de parole de son homologue ukrainien, Emmanuel Macron a tenu à rappeler que la Russie doit accepter le cessez-le-feu sans conditions préalables, du fait de son statut d'agresseur. Selon le président français, la Russie a montré "sa volonté de guerre."
"La France poursuivra son engagement en concertation avec ses alliés"
"La France poursuivra son engagement en concertation avec ses alliés, avec une détermination qui ne faiblira pas", a rappelé le président français mercredi. "La Russie ne saurait dicter les conditions de cette paix durable, car il en va de la souveraineté ukrainienne."
Il a également salué la résistance du peuple ukrainien et de Volodymyr Zelensky, à ses côtés pour l'allocution. "Il n'y a qu'un agresseur, et qu'un résistant", a-t-il également assuré.
Deux milliards d'euros supplémentaires pour l'Ukraine
Emmanuel Macron a annoncé un soutien supplémentaire de deux milliards d'euros, ainsi que des chars, des blindés, "et de nombreuses munitions et drones." Avec l'objectif d'une "paix durable" en Ukraine.
"Les forces de garanties dans le cadre d'un accord de paix, seront une réserve stratégique pour dissuader toute nouvelle attaque russe", a expliqué Emmanuel Macron. Ce dernier veut permettre à l'Ukraine "de résister à l'invasion".
Emmanuel Macron s'exprime pour revendiquer son "soutien" à l'Ukraine
Lors d'une allocution télévisée ce mercredi 26 mars, le président français a rappelé le "soutien et l'amitié à l'Ukraine" du peuple français. Il a demandé des "garanties" à la Russie, qui veut "clairement" réécrire la trêve. "La Russie continue de fait, jour après jour, à frapper le territoire ukrainien, y compris les zones civiles", a déclaré Emmanuel Macron.
Retrait "inconditionnel" des forces russes d'Ukraine, condition préalable à une levée des sanctions de l'UE, dit un porte-parole
Un retrait "inconditionnel" des forces russes de "l'ensemble du territoire" de l'Ukraine est une des principales conditions pour lever ou alléger les sanctions décidées par l'Union européenne contre la Russie, a affirmé mercredi un porte-parole de l'UE.
"La fin de l'agression russe non provoquée et injustifiée en Ukraine et le retrait inconditionnel de toutes les forces militaires russes de l'ensemble du territoire ukrainien seraient les principales conditions préalables à la modification ou à la levée des sanctions", a déclaré ce porte-parole.
Cessez-le-feu provisoire en mer Noire
Mercredi matin, les belligérants ont ainsi dénoncé les attaques menées dans la nuit par chaque camp. Après un chassé-croisé diplomatique en Arabie saoudite de dimanche à mardi, les Américains ayant négocié séparément avec des délégations russes et ukrainiennes, un accord a été annoncé sur un cessez-le-feu provisoire à venir en mer Noire et la réactivation d'un accord devant permettre la navigation commerciale dans cette zone.
Mais la Russie a fixé des conditions drastiques à sa mise en œuvre : la levée de certaines sanctions prises contre elle en raison de son assaut contre l'Ukraine qui dure depuis plus de trois ans.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quant à lui dénoncé mercredi de nouveaux raids nocturnes russes, avec l'envoi de "117 drones" explosifs, "un signal clair" selon lequel Moscou ne veut pas d'"une véritable paix", a-t-il dit. Il a fait état de "maisons, magasins et infrastructures civiles endommagés" dans la région de Soumy (nord) et d'une entreprise touchée à Kryvyï Rig (centre).
Pour son ministre des Affaires étrangères, "l'Ukraine a prouvé qu'elle n'était pas un obstacle à la paix", et que c'était à la Russie de démontrer "par des actions concrètes, et non des manipulations, qu'elle désire vraiment arrêter la guerre".
Zelensky appelle ses alliés à faire "pression" sur le Kremlin
Volodymyr Zelensky a donc appelé ses alliés à faire "pression" sur le Kremlin, en particulier les États-Unis, dont le président, Donald Trump, a entrepris un rapprochement avec Moscou. Côté russe, les militaires ont accusé l'Ukraine d'avoir lancé des opérations contre des sites énergétiques. "Malgré la déclaration publique de Zelensky acceptant les accords russo-américains (...), le régime de Kiev a poursuivi ses attaques", ont-ils affirmé.
Dans un communiqué, l'état-major de l'armée ukrainienne a estimé que "le pays agresseur" portait "des accusations fausses et sans fondement afin de prolonger la guerre" et de "tromper le monde". A l'issue des négociations en Arabie saoudite, la Maison Blanche a diffusé deux communiqués séparés évoquant le moratoire sur les frappes contre des sites énergétiques. Mais aucune date précise n'y était évoquée, ni aucune condition.
Ceux-ci disent que les parties étaient d'accord pour prendre "les mesures pour la mise en œuvre (...) de l'accord sur l'interdiction des frappes contre les installations énergétiques" dans les deux pays.
Pour Kiev, Moscou joue la montre
Moscou affirme ne plus bombarder de tels sites ukrainiens depuis le 18 mars et une conversation téléphonique entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, lorsque ce dernier avait rejeté la proposition américaine d'une trêve totale et inconditionnelle que Kiev avait pourtant acceptée.
L'Ukraine dit que cela est faux, sans toutefois avoir donné le détail des infrastructures touchées ou visées. Pour elle, la Russie joue la montre en refusant un cessez-le-feu en vue de pousser son avantage militaire sur le terrain. "Je pense que la Russie veut en finir (avec la guerre) mais il se peut qu'elle traîne les pieds", a reconnu le président américain dans un entretien mardi.
Les ports et des navires ukrainiens à quai régulièrement attaqués
S'agissant de la mer Noire, le Kremlin a déclaré être en contact avec Washington pour aboutir à la mise en œuvre de l'accord de mardi et à la réactivation d'une initiative permettant la navigation commerciale, que la Russie avait abandonnée à l'été 2023.
Celle-ci réclame la levée de sanctions notamment bancaires et touchant aux assurances adoptées par les Occidentaux et qui de facto entravent les exportations russes de céréales et d'engrais.
Moscou avait claqué en 2023 la porte de l'Initiative de la mer Noire, un accord conclu sous l'égide de l'ONU et de la Turquie, qui permettait à l'Ukraine d'exporter sa production agricole. La Russie estimait que le Occidentaux n'avaient pas tenu parole en ne levant pas lesdites sanctions.
L'Ukraine a depuis mis en place un couloir maritime pour commercer mais ses ports et des navires à quai sont régulièrement attaqués. A l'issue du cycle saoudien de négociations dont la portée reste incertaine, le Kremlin s'est félicité de son rapprochement avec les Etats-Unis de Donald Trump, saluant la "manière pragmatique et constructive dont se déroule ce dialogue". Selon le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, des contacts "vraiment intensifs" sont en cours.