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avec AFP // Crédit photo : Daniel Carde / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP , modifié à
L'armée israélienne a enjoint samedi aux habitants de cette région du sud du Liban de ne pas retourner chez eux, à l'heure où le mouvement libanais a mené une nouvelle attaque aux missiles contre le nord d'Israël. Le Hezbollah a annoncé avoir tiré des missiles sur une base militaire près de Haïfa, au lendemain de tirs de drones sur cette grande ville du nord d'Israël.

L'armée israélienne, en guerre contre le Hezbollah dans le sud du Liban, a enjoint samedi aux habitants de cette région de ne pas retourner chez eux, à l'heure où le mouvement libanais a mené une nouvelle attaque aux missiles contre le nord d'Israël. Alors qu'Israël célèbre Yom Kippour, le jour le plus sacré du judaïsme, ses troupes combattent le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza, le Premier ministre Benjamin Netanyahu jurant de poursuivre "jusqu'à la victoire" le combat contre ces groupes islamistes alliés de l'Iran. La guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, et celle au Liban s'accompagnent d'une escalade entre Israël et l'Iran, les dirigeants israéliens menaçant de riposter à une attaque aux missiles iraniennes le 1er octobre. 

"Pour votre propre protection, ne retournez pas chez vous jusqu'à nouvel ordre. Ne vous dirigez pas vers le sud; quiconque se dirige vers le sud risque de mettre sa vie en danger", a écrit dans un message en arabe sur X, le porte-parole de l'armée, Avichay Adraee. Après l'intensification le 23 septembre des frappes israéliennes sur le sud du Liban, un fief du Hezbollah frontalier du nord d'Israël, des dizaines de milliers de familles ont fui cette région, selon les autorités libanaises et l'ONU. L'armée a en outre averti les personnels de santé dans le sud du Liban de rester à distance des ambulances qui sont selon elle utilisées par le Hezbollah pour "transporter des terroristes et des armes".

Les informations à retenir : 

  • De nouveaux bombardements israéliens ont visé le sud du Liban
  • Le Hezbollah a annoncé avoir tiré des missiles sur une base militaire près de Haïfa 
  • L'ONU a recensé près de 700.000 déplacés, depuis octobre 2023 

40 pays exhortent à protéger les Casques bleus de la force de l'ONU 

Au moins 40 pays ont apporté samedi leur soutien "complet" à la Force intérimaire des Nations unies déployée dans le sud du Liban (Finul) et exhorté à protéger les Casques bleus dont cinq ont été blessés en 48 heures.

"Nous pressons toutes les parties au conflit à respecter la présence de la Finul, ce qui implique de garantir la sécurité et la sûreté de tous ses employés, tout le temps", ont écrit 34 pays contributeurs à cette Force de l'ONU auxquels se sont ajoutés entre temps six autres Etats, selon une lettre diffusée sur le compte X de la mission de la Pologne aux Nations unies. Israël s'est retrouvé vendredi sous le feu des critiques après que la Finul a accusé les troupes israéliennes de tirer "de façon répétée" et "délibérée" sur ses positions.

Israël dit avoir frappé 280 «cibles terroristes» au Liban et à Gaza pendant Yom Kippour

L'armée israélienne a déclaré que ses forces avaient visé quelque 280 "cibles terroristes" lors d'opérations au Liban et dans la bande de Gaza pendant Yom Kippour, de vendredi soir au coucher du soleil samedi.

L'armée de l'air israélienne a "frappé environ 280 cibles terroristes appartenant au Hezbollah au Liban et au Hamas dans la bande de Gaza. Parmi ces cibles se trouvaient des infrastructures terroristes souterraines, des entrepôts d'armes, des centres de commandement militaire, des cellules terroristes et d'autres infrastructures terroristes", a déclaré l'armée dans un communiqué.

Le Hezbollah a tiré 320 projectiles sur Israël pendant Yom Kippour

L'armée israélienne a annoncé que le Hezbollah libanais avait tiré environ 320 projectiles depuis le Liban vers Israël durant Yom Kippour, jour le plus sacré du judaïsme, de vendredi soir au coucher du soleil samedi.

"Pendant tout le weekend de Yom Kippour, environ 320 projectiles tirés par l'organisation terroriste Hezbollah ont traversé la frontière du Liban vers Israël", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Le Liban fait état de neuf morts dans des raids israéliens sur deux villages

Le ministère de la Santé libanais a indiqué que neuf personnes avaient été tuées samedi dans des raids israéliens visant deux villages au nord et au sud de Beyrouth, hors des fiefs du Hezbollah pro-iranien.

Une "frappe ennemie israélienne sur Maaysra", village chiite de la montagne à majorité chrétienne au nord de Beyrouth, a tué "cinq personnes et en a blessé 14 autres", a indiqué le ministère dans un communiqué. "Quatre personnes ont été tuées et 14 autres blessées" par ailleurs dans une "frappe ennemie israélienne" sur Barja, village sunnite situé dans la région du Chouf au sud de la capitale.

La Finul met en garde contre un conflit "régional" à l'impact "catastrophique pour tous"

Le porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dont des soldats ont été blessés par des tirs israéliens, a dit samedi à l'AFP redouter "très bientôt" un "conflit régional à l'impact catastrophique pour tous".

"Il n'y a pas de solution militaire", estime Andrea Tenenti, plaidant pour des "discussions aux niveaux politique et diplomatique" pour "éviter la catastrophe". "Le conflit entre le Hezbollah et Israël n'est pas qu'un conflit entre deux pays. Très bientôt, ce pourrait être un conflit régional avec un impact catastrophique pour tous", poursuit-il.

Un nouveau Casque bleu blessé dans le sud du Liban, le 5e en deux jours

Un nouveau Casque bleu a été blessé dans le sud du Liban, a annoncé samedi la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), touché par une balle à "l'origine pas encore déterminée" alors que la Finul est sous les feux croisés d'Israël et du Hezbollah.

Vendredi soir, "un Casque bleu a été touché par des tirs alors qu'une action militaire se déroulait non loin du QG de la Finul à Ras al-Naqoura", rapporte un communiqué de la force qui compte 10.000 hommes dans le sud du Liban. Jeudi et vendredi, la Finul avait annoncé que quatre de ses membres, Indonésiens et Sri-Lankais, avaient été blessés, dont deux au moins du fait d'une attaque des troupes israéliennes.

La Finul a refusé de quitter ses positions dans le sud du Liban comme le réclamait Israël

La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a refusé de se replier cinq kilomètres plus au nord en territoire libanais, comme le lui réclamait l'armée israélienne qui l'a visée depuis à plusieurs reprises provoquant un tollé international, affirme samedi son porte-parole à l'AFP.

"Les forces israéliennes nous ont demandé de quitter nos positions le long de la Ligne bleue, de la frontière jusqu'à cinq kilomètres de la Ligne bleue (...) mais il y a eu une décision unanime pour que nous restions, parce que le drapeau de l'ONU doit flotter dans cette zone", explique Andrea Tenenti, porte-parole de la force qui compte 10.000 Casques bleus.

Israël célèbre Yom Kippour

De nouveaux bombardements israéliens ont visé le sud du Liban, alors que le Hezbollah a annoncé avoir tiré des missiles sur une base militaire près de Haïfa, au lendemain de tirs de drones sur cette grande ville du nord d'Israël. Ces hostilités ont lieu alors que de vendredi soir à samedi soir, Israël célèbre Yom Kippour, jour du "grand pardon" durant lequel tout s'arrête quasiment dans le pays : les frontières, les aéroports et la plupart des commerces sont fermés et les transports publics ne roulent pas.

Après avoir affaibli le Hamas à Gaza, Israël a déplacé en septembre le front de la guerre au Liban, avec l'objectif d'éloigner le Hezbollah des zones frontalières et de faire cesser ses tirs de roquettes pour permettre le retour dans le nord d'Israël des quelque 60.000 habitants déplacés. Le front ouvert en octobre 2023 par le Hezbollah contre Israël, en appui au Hamas, s'est transformé en guerre ouverte le 23 septembre avec le début d'intenses bombardements israéliens sur les bastions du Hezbollah au Liban. L'armée israélienne a en outre lancé une offensive terrestre le 30 septembre dans le sud du Liban.

Escalade entre l'Iran et Israël

Vendredi, Israël s'est retrouvé sous le feu des critiques après avoir tiré sur la Force intérimaire de l'ONU (Finul) stationnée dans le sud du Liban. Quatre Casques bleus ont été blessés en 48 heures. Le président américain Joe Biden a demandé à Israël de ne plus tirer sur les forces de l'ONU au Liban, alors que son homologue français Emmanuel Macron a jugé "inacceptable" qu'elles soient visées "délibérément par les forces israéliennes". L'armée israélienne a dit vendredi avoir tiré en direction d'une "menace".

Depuis octobre 2023, plus de 2.100 personnes ont été tuées au Liban, dont plus de 1.200 depuis le 23 septembre, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. L'ONU a recensé près de 700.000 déplacés. Samedi, le président du Parlement iranien, Mohammad-Bagher Ghalibaf, s'est rendu sur le site d'une frappe israélienne dans le centre de Beyrouth ayant tué au moins 22 personnes jeudi. La veille, l'Iran a répété être "prêt à défendre sa souveraineté", alors qu'Israël a promis à son ennemi juré une "attaque mortelle, précise et surprenante" à ses tirs de missiles le 1er octobre.

"Les enfants meurent"

Dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, l'armée israélienne a poursuivi son offensive pilonnant principalement la région de Jabalia (nord), où elle accuse le Hamas de chercher à reconstituer ses forces. Selon la Défense civile locale, 30 Palestiniens ont été tués vendredi dans des frappes sur Jabalia. Plusieurs des corps ont été transportés à l'hôpital d'Al-Ahli de Gaza, selon des images de l'AFP qui montrent un proche étreindre le corps sans vie d'un enfant. Non loin, un homme pleure à côté de corps. "Les enfants meurent, cette fille n'a que deux mois. Qu'est-ce qu'elle a fait pour mériter ça?"

Israël a appelé les habitants d'une zone proche de Jabalia, à l'évacuer. L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza. Au moins 42.175 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du Hamas, jugées fiables par l'ONU.