Un responsable du Hamas a affirmé jeudi que le mouvement islamiste palestinien rejetait l'idée d'une "trêve temporaire" dans la bande de Gaza, au moment où des émissaires américains doivent arriver en Israël pour discuter d'un cessez-le-feu. "Nous avons déjà exprimé notre position sur l'idée d'une trêve temporaire dans la guerre, qui ne servira qu'à reprendre l'agression ensuite. Le Hamas soutient un arrêt permanent, pas temporaire, de la guerre", a déclaré à l'AFP Taher al-Nounou, un haut responsable du mouvement islamiste palestinien. Suivez l'évolution de la situation en direct
Les principales informations à retenir :
- Pas de "trêve temporaire" à Gaza, selon un responsable du Hamas
- Des raids israéliens ont visé le territoire syrien proche de la frontière avec le Liban
Pas de trêve temporaire à Gaza
Les pays médiateurs -Égypte, États-Unis, Qatar- s'apprêtent à proposer une trêve "de moins d'un mois" à Gaza, prévoyant un échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens et une augmentation de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par plus d'un an de guerre et menacé de famine selon l'ONU, selon une source proche des négociations. A quelques jours de l'élection présidentielle aux Etats-Unis le 5 novembre, des responsables de la Maison Blanche, Amos Hochstein et Brett McGurk, sont attendus en Israël pour discuter "des moyens de mettre fin au conflit à Gaza", selon le département d'Etat.
Taher al-Nounou a précisé que si les médiateurs invitent le Hamas pour discuter de nouvelles propositions, "le Hamas répondra à cette invitation". Mais il a rappelé les conditions posées par le mouvement avant d'accepter tout accord: un cessez-le-feu, le retrait de l'armée israélienne de Gaza, le retour dans leurs foyers des personnes déplacées par le conflit, l'entrée de suffisamment d'aide humanitaire et un accord d'échange sérieux sur les prisonniers palestiniens détenus par Israël.
La veille, un responsable du Hamas parlant sous couvert d'anonymat avait affirmé que le mouvement islamiste étudierait tout projet de cessez-le-feu à Gaza mais qu'il n'avait pour l'instant pas reçu de proposition officielle pour une trêve globale.
Raids israéliens sur une localité syrienne près de la frontière libanaise
Des raids israéliens ont visé jeudi la localité syrienne de Qousseir, située près de la frontière avec le Liban et où le Hezbollah libanais est présent, a indiqué l'agence officielle syrienne Sana. "L'agression israélienne a provoqué des dégâts dans la zone industrielle et certains quartiers résidentiels de Qousseir, dans la région de Homs (centre)", a indiqué Sana, faisant état de "blessés parmi les civils".
"Maisons dynamitées"
Mercredi, le nouveau chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a affirmé que son mouvement pouvait continuer à combattre Israël malgré les coups infligés par ce pays, tout en se disant prêt à un cessez-le-feu "sous conditions", sans toutefois préciser lesquelles. Le même jour, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a déclaré que M. Hochstein avait laissé entendre qu'un cessez-le-feu était possible avant la présidentielle américaine.
Najib Mikati a en outre estimé que le Hezbollah avait "tardé" à dissocier le front libanais du front de Gaza, alors que le Hezbollah, dont la direction a été décimée par Israël, avait juré de combattre "l'ennemi" jusqu'à la fin de "l'agression israélienne à Gaza". Après avoir affaibli le Hamas à Gaza, Israël concentre depuis le 23 septembre ses opérations au Liban avec des frappes israéliennes intenses et meurtrières principalement sur les fiefs du Hezbollah dans le sud et l'est du pays, et dans la banlieue sud de Beyrouth. Son armée a en outre lancé une offensive terrestre dans le sud du Liban le 30 septembre.
Jeudi, l'armée israélienne a "dynamité une mosquée et plusieurs maisons", dans le sud du Liban, selon l'agence nationale de presse libanaise. Des affrontements entre soldats israéliens et le Hezbollah ont eu lieu dans le village de Khiam (sud) où les soldats tentent d'avancer, a ajouté Ani. De lourdes détonations ont été entendues à Kfar Kila, près de Khiam. Au Liban, plus de 1.780 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Bombardements à Gaza
Dans la bande de Gaza dévastée, l'armée israélienne poursuit ses frappes contre le Hamas et concentre principalement son offensive dans le nord du territoire depuis le 6 octobre, où selon elle le Hamas cherche à regrouper ses forces. Sept frappes aériennes nocturnes ont ciblé Jabalia, Beit Lahia et Gaza-ville, selon des témoins. Les pays médiateurs -Egypte, Etats-Unis, Qatar- s'apprêtent à proposer une trêve "de moins d'un mois" à Gaza, prévoyant un échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens et une augmentation de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien menacé de famine selon l'ONU, selon une source proche des négociations.
Un responsable du Hamas a affirmé mercredi que le mouvement n'avait pas reçu de proposition officielle pour une trêve mais qu'il étudierait tout projet intégrant un retrait israélien du territoire. Israël a juré de détruire le Hamas après l'attaque qu'il a menée le 7 octobre 2023 sur son sol et qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Un total de 97 restent otages à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. L'offensive de représailles israélienne à Gaza a fait 43.163 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.