Une affaire de viol collectif datant de 2014 refait surface, à la faveur d'une nouvelle vague #MeToo en Egypte. Un groupe d'hommes aisés et influents est soupçonné d'avoir drogué et violé une jeune femme dans l'hôtel Fairmont Nile City, un établissement cinq étoiles, installé sur les bords du Nil, au Caire. L'agression présumée était passée inaperçue, jusqu'à ce que des accusations surgissent en juillet sur les réseaux sociaux, notamment sur le compte Assault Police ("Police du harcèlement"). De nombreux témoignages anonymes ont circulé, assurant de l'existence de vidéos de ce viol présumé et même de l'identité des suspects.
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La justice égyptienne a fini par réagir. Le 31 août dernier, trois nouveaux suspects ont été interpellés, portant à cinq le nombre de suspects de cette affaire depuis l'ouverture de l'enquête. Ils devront être soumis à un dépistage pour évaluer "leur prise de stupéfiants". La victime a déposé plainte auprès du conseil national des femmes le 3 août et souhaitait d'après une source, citée par Jeune Afrique, déposer plainte auprès du ministère public.
Des difficultés à se faire entendre pour les victimes
Un véritable parcours du combattant pour obtenir réparation dans ce pays conservateur. D'autant plus que, selon le média d'opposition Mada Masr, des témoins venus soutenir la version de la victime ont également été emprisonnés. Plus largement, depuis le mois d'avril, plusieurs influenceuses du réseau social TikTok ont été arrêtées pour "atteinte aux bonnes mœurs". Une jeune femme a également été inculpée après avoir témoigné d'un viol collectif en vidéo.
Cette nouvelle affaire a relancé une vague #MeToo en Egypte, où les dénonciations de violences sexistes et sexuelles se multiplient. Des centaines de femmes ont partagé leurs expériences sur internet. Un des journaux du pays Al-Yum Al Sabi‘ rapportait même l'exemple d'un psychiatre accusé de harcèlement par des dizaines de patientes.