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Israël est actuellement le pays le plus en pointe en termes de vaccination contre le coronavirus. Un pays forcément scruté de près par les autres, qui attendent avec impatience de savoir si la campagne de vaccination est efficace. C’est le cas, estime mardi sur Europe 1 Cyrille Cohen, directeur du laboratoire d’immunothérapie à l’université Bar-Ilan, à Tel-Aviv
INTERVIEW

En ce qui concerne la vaccination contre le coronavirus, le monde a actuellement les yeux tournés vers Israël. L’Etat hébreu est le plus avancé en la matière. Et des résultats, probants ou non, de sa campagne, dépendra l’avenir de nombre d’autres pays. Et à en croire Cyrille Cohen, directeur du laboratoire d’immunothérapie à l’université Bar-Ilan, à Tel-Aviv, il y a tout lieu d’être optimiste. "On est enclins à penser que cette vaccination commence à avoir des effets", assure mardi sur Europe 1 celui qui est aussi membre du conseil consultatif sur les essais cliniques des vaccins. "On a des localités où il y a pratiquement 100% des plus de 60 ans qui ont été vaccinés, et dans ces localités, on voit une chute de 40% au niveau des hospitalisations".

 

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"La vaccination empêche la maladie et l'hospitalisation"

Le professeur Cohen illustre son propos avec un autre chiffre. "Si vous prenez aujourd'hui les gens qui sont en hôpital en état critique ou sévère, on voit qu'en fait, 56% n'ont pas été vaccinés, 42% ont reçu une seule dose, donc une vaccination partielle, et seulement 2% de ces gens sont des gens qui ont été vaccinés", assure-t-il. Et d’en conclure : "La vaccination empêche la maladie et l'hospitalisation."

Et elle est en bonne voie. "On parle de 36% de personnes qui ont déjà reçu au moins une dose. Et là, on a dépassé les 20% de personnes qui ont déjà reçu les deux doses. Donc, ce sont des chiffres qui sont très encourageants", explique le professeur.

Reste quand même plusieurs inconnues de taille. La première est cruciale et concerne la transmission par les personnes vaccinées. "Il faut dire que nous ne savons pas si le vaccin empêche la transmission ou ne l'empêche pas", admet Cyrille Cohen. "Ce qui est en train d'arriver, c'est qu'on est en train d'étudier cette question. Parce que comprendre si le vaccin empêche la transmission, c'est vraiment essentiel, si on veut arriver à ce qu'on appelle l'immunité collective."

"Un peu comme un seau d'eau qu'on essaye de remplir, mais il y a des trous"

L’autre inconnue, mais qui l’est de moins en moins, c’est la circulation du variant britannique, qui se répand comme une trainée de poudre en Israël, et oblige les autorités à une course contre la montre. "Imaginez, c'est un peu comme un seau d'eau qu'on essaye de remplir, mais il y a des trous et on n'arrive pas à le remplir parce que ces trous laissent sortir l'eau", image le professeur. "D'un côté, on vaccine et on vaccine bien. De l’autre, on a le problème du variant britannique qui se répand très rapidement. Fin décembre, on ne voyait pas beaucoup de cas. Aujourd'hui, on a dépassé les 70% des infections dues à ce variant qui est très, très contagieux."

Une course, donc, mais qu’Israël compte bien remporter. "On espère que d'ici deux-trois semaines, on verra vraiment une majorité de la population avec les deux doses", explique-t-il. "Après, il faudra au moins une ou deux semaines pour que cette population soit protégée. D’ici le milieu du mois de mars, donc, Israël pourrait remporter la mise, et être sur le point de devenir le premier pays au monde à atteindre l’immunité collective".