L'ex-activiste d'extrême gauche italien, Cesare Battisti, va arriver en Italie lundi à la mi-journée après avoir été remis aux autorités italiennes par la Bolivie, pays où il a été interpellé. Une expulsion qui donne aux Italiens rencontrés à Rome par Europe 1 un sentiment de justice qui fait son oeuvre.
"Il appartient maintenant à la justice". Condamné à la perpétuité pour quatre meurtres dans les années 70, Cesare Battisti sera emprisonné à son arrivée en Italie. Dans les rues de Rome, les Italiens semblent satisfaits de voir que la justice l'a finalement rattrapé. "Je fais partie d'une génération qui n'a pas connu Cesare Battisti", explique un passant au micro d'Europe 1. "Mais ça me fait plaisir qu'une personne qui a commis des actes terroristes paie un jour ou l'autre pour les souffrances qu'elle a causées."
"Cesare Battisti est une personne condamnée pour homicides. Il a fui la prison et appartient maintenant à la justice. Je ne sais pas si les familles des victimes trouveront la paix mais elles trouveront au moins la justice."
Un activiste qui appartient à une ancienne page de l'histoire italienne. "Cela nous rappelle des temps très obscurs pour l'Italie, avec une grande division politique", se souvient une autre italienne dans les rues de Rome. "C'est un cercle qui devait se refermer, une affaire restée en suspend trop longtemps. Pour nous qui avons connu les années de plomb [de la fin des années 1960 à celle des années 1980], cette arrestation a une dimension cathartique." Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, compte réclamer rapidement à la France d'autres ex-militants d'extrême gauche condamnés pour meurtre.
Un ancien activiste en fuite
Cesare Battisti avait été condamné une première fois au tournant des années 80 à 13 ans de prison pour appartenance à un "groupe armé", les PAC (Prolétaires armés pour le communisme), un groupuscule d'extrême gauche particulièrement actif à la fin des années 70 et considéré comme "terroriste" par Rome.
Dès 1981, Battisti est exfiltré de prison au terme d'un raid éclair mené par des membres présumés des PAC. Fuyant l'Italie, il est condamné par contumace à la réclusion à perpétuité pour quatre homicides et complicité de meurtres dans les années 1970 - les "années de plomb" en Italie. La justice italienne l'a condamné notamment pour son rôle dans les meurtres d'un boucher et d'un joaillier, abattus froidement par balles.
Cesare Battisti, qui clame son innocence, vivait en exil au Brésil où il avait refait sa vie depuis 2004, après avoir passé près de 15 ans en France.