Un tribunal de La Paz a décidé, jeudi, de lever les poursuites contre l'ancienne présidente bolivienne Jeanine Añez, initialement accusée de tentative de coup d'État contre Evo Morales en 2019. "L'ancienne présidente a été retirée de la procédure qui la visait aux côtés d'autres responsables", a annoncé son avocat, Luis Guillén, à l'issue de la première journée du procès. Une annonce qui marque un tournant dans cette affaire très médiatisée.
Les poursuites maintenues pour d'autres accusés
Les poursuites sont en revanche maintenues pour les autres accusés dans ce dossier, à savoir l'ancien gouverneur de l'Etat de Santa Cruz, Luis Fernando Camacho, et six autres personnes, dont d'anciens ministres et d'anciens officiers, dont le procès pourrait durer plusieurs mois.
L'ex-présidente de droite doit toutefois continuer à purger une peine de 10 ans de prison prononcée en 2022 pour "manquement au devoir" et "décisions contraires à la Constitution et aux lois" lors de son accession au pouvoir en novembre 2019. Ces procès pourraient s'étendre sur plusieurs mois, reflétant la complexité des enjeux juridiques et politiques en jeu.
Contexte politique
L'ascension au pouvoir de Jeanine Añez s'était produite dans un contexte de crise politique intense, marqué par des allégations de fraude lors des élections de 2019 en Bolivie.
Devenant ainsi présidente par intérim suite à une vacance de pouvoir provoquée par une série de démissions au sein du gouvernement de Evo Morales. Son élection avait été validée par le Tribunal constitutionnel, bien que cette période ait été marquée par des tensions et des violences. Le premier chef d'État indigène de Bolivie, a qualifié cet événement de "coup d'État le plus astucieux et le plus odieux de l'histoire".
Après moins d'un an au pouvoir, Jeanine Añez a dû céder la place à Luis Arce, le candidat de gauche et dauphin d'Evo Morales, suite à une défaite électorale. Cette transition a été perçue comme un retour à l'ordre constitutionnel après une période de tumultes politiques.