L'ombre de la mafia plane sur l'Italie qui se remet péniblement de l'épidémie de Covid-19. La crise sanitaire est en train de devenir une poule aux œufs d'or pour les réseaux criminels, qui font pression sur les citoyens et les propriétaires d'entreprises en déroute.
"Avec la crise, la mafia se substitue à l'État. Elle distribue de la nourriture, donne de l'argent, 100 ou 200 euros", explique Nicola Gratteri, juge antimafia. Dans le sud de l'Italie, tout un système est déjà en action. Les premières victimes sont les familles. Aujourd'hui, les mafieux jouent les bienfaiteurs mais dans les prochains mois, ces citoyens redevables seront contraints par exemple de voter pour le maire choisi par le mafieux local.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Chômage partiel : la situation des parents clarifiée
> Une nouvelle maladie inflammatoire touchant les enfants liée au coronavirus ?
> A quoi ressemblera le shopping après le 11 mai ?
> Les Français devront partir en vacances près de chez eux
> Pourquoi aller chez le coiffeur coûtera plus cher après le confinement
Rachat d'entreprises et blanchiment d'argent
Les réseaux criminels ne s'attaquent pas seulement aux citoyens. La mafia prête aussi de l'argent aux entreprises au bord de la faillite à cause du confinement. "L'objectif final, quand la mafia décide de ne plus payer, c'est de racheter l'activité. Souvent, ce sont des restaurants et des pizzerias. Après, elle blanchit de l'argent à travers la gestion de ces établissements", regrette Nicola Gratteri.
Autre risque : il se peut que les aides de l'État tombent aux mains de la mafia. Car l'Italie a débloqué 400 millions d'euros pour aider les habitants les plus démunis. Pour empêcher la criminalité organisée de s'enrichir grâce à la crise, les juges antimafia promettent toutefois des contrôles minutieux. Parfois, derrière un travailleur sans revenu en raison du confinement se cache un mafieux qui vit du trafic de cocaïne.