Du Royaume-Uni à l'Australie, en passant par la France et la Tunisie, des milliers de manifestants ont bravé les appels des autorités à rester chez soi en raison de la crise sanitaire du coronavirus dans un mouvement de protestation inédit contre les violences policières et le racisme qui s'est greffé sur celui ayant embrasé les États-Unis après le meurtre de l'Afro-américain George Floyd par des policiers blancs le 25 mai dernier à Minneapolis.
Paris, France
Plus de 23.300 personnes ont défilé samedi après-midi dans plusieurs villes de France contre les violences policières et le racisme, d'après les chiffres du ministère de l'Intérieur. Dont 17.800 manifestants en province, et 5.500 à Paris, où trois rassemblements avaient été interdits en raison des restrictions sanitaires limitant à 10 personnes les regroupements.
Washington, États-Unis
Des milliers d'Américains ont manifesté samedi à Washington, Philadelphie ou encore New York, contre le racisme et les brutalités policières lors d'une journée marquée par une nouvelle cérémonie à la mémoire de George Floyd. Sous un soleil de plomb, s'arrêtant parfois pour poser un genou à terre, une foule dense se massait dans la capitale fédérale américaine, dans les rues menant à la Maison Blanche mais aussi aux abords du Capitole et du mémorial de Lincoln.
Brisbane, Australie
En Australie, premier pays à ouvrir le bal international de l'indignation samedi, des milliers de personnes ont manifesté à travers le pays, brandissant des banderoles "Je ne peux pas respirer", en référence à la plainte prononcée par George Floyd, dont le cou a été obstrué pendant près de neuf minutes par le genou du policier qui l'avait arrêté pour un délit mineur. Pour les organisateurs, cette affaire trouve de nombreux échos dans leur pays : ils souhaitaient dénoncer aussi le taux d'emprisonnement très élevé parmi les Aborigènes, et les morts, plus de 400 ces trente dernières années, de membres de cette communauté alors qu'ils étaient détenus par la police. Comme ici à Brisbane.
Londres, Royaume-Uni
Après plusieurs heures de rassemblement pacifique, des incidents ont éclaté en fin de journée aux abords de Downing Street, dans le centre de Londres. Des projectiles comme des bouteilles ont été lancés sur la police qui a chargé à cheval pour tenter de disperser les manifestants. Rassemblés auparavant près du Parlement non loin, des milliers de personnes, le visage souvent recouvert d'un masque, mais sans forcément respecter les règles de distanciation, avaient brandi des pancartes reprenant le slogan "Black Lives Matter" (Les vies noires comptent).
Leverkusen, Allemagne
En Allemagne, plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans l'après-midi partout dans le pays. Les joueurs du Bayern Munich, le leader du championnat, ont également témoigné leur solidarité en s'échauffant samedi avec un t-shirt portant l'inscription "Carton rouge contre le racisme - BlackLiveMatters", avant le match de Bundesliga contre Leverkusen. À l'image du gardin Sven Ulreich sur la photo.
Tunis, Tunisie
À Tunis, en Tunisie, environ 200 personnes ont réclamé de pouvoir "respirer" face au racisme, qui "étouffe" dans ce pays où des migrants de l'Afrique subsaharienne affirment souvent être victimes d'agressions verbales et physiques.
Varsovie, Pologne
À Varsovie, un millier de personnes, souvent jeunes et vêtues de noir, ont défilé, notamment devant l'ambassade des États-Unis, et ont été rejointes par le candidat de la gauche à la présidentielle, Robert Biedron, le visage masqué. "Je suis avec ceux qui manifestent aux Etats-Unis, assurément. Mais je suis aussi ici pour le bien-être de mes enfants, pour l'avenir de ce pays, parce que je veux qu'il soit ouvert et tolérant", a déclaré Lidia Nwolisa, qui dirige une association contre les discriminations.
Ottawa, Canada
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, s’est joint vendredi à Ottawa à des milliers de manifestants pour dénoncer le racisme et les violences policières et a mis un genou à terre plusieurs fois pendant la manifestation.