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William Molinié / Crédits photo : ARTUR WIDAK / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP , modifié à
Le 11 juillet dernier, le Parlement polonais a adopté un texte qui prévoit d’exonérer de toute responsabilité les militaires qui utilisent leurs armes aux frontières entre la Pologne, la Biélorussie et la Russie. Des lieux soumis à une forte pression migratoire et théâtre de plusieurs incidents ces derniers mois.

C’est une mesure radicale prise par la Pologne. Le 11 juillet dernier, le Parlement a adopté un texte qui allège les règles d’ouverture du feu des militaires, garde-frontières et gendarmes aux frontières entre la Pologne, la Biélorussie et la Russie, soumises à une forte pression migratoire.

Et la nouvelle loi a fait consensus auprès des parlementaires polonais puisque 401 députés ont voté pour et 17 seulement s'y sont opposés. En clair, le texte permet d’exonérer de toute responsabilité les militaires qui utilisent leurs armes à la frontière. Que ce soit dans le cadre de la légitime défense ou même de façon préventive dès lors que la vie ou la liberté des forces de l’ordre sont menacées en raison d’une violation de la frontière de l’Etat.

Plusieurs incidents survenus à la frontière

L’interprétation du texte est cependant très large et vivement critiquée par plusieurs associations qui voient là un permis de tuer. Cette loi intervient après plusieurs incidents survenus à la frontière. En mars dernier, trois soldats polonais avaient tiré à balle réelle sur des migrants avant d’être poursuivis par la justice de leur propre pays. En mai, c’est un militaire polonais qui a été poignardé à mort par un migrant alors qu’il tentait de l’empêcher de passer à travers un grillage.

Plus de 17.000 tentatives de passage clandestins ont été recensées par les autorités depuis le début de l’année. Minsk et Moscou sont régulièrement accusés de sciemment déstabiliser cette frontière de l’Europe en maintenant une forte pression migratoire à cet endroit.