Le robinet russe désormais coupé - conséquence de la guerre en Ukraine - l'Europe a dû se tourner vers d'autres fournisseurs pour assurer son approvisionnement en gaz. Tous les regards ont alors convergé vers la Norvège. En l'espace de quelques mois, Oslo est devenu le principal pourvoyeur de gaz en Europe. Le pays scandinave va donc suivre avec un intérêt certain les discussions entre les ministres européens de l'énergie, réunis à Bruxelles ce jeudi. Ils devraient notamment y évoquer la question du plafonnement du prix du gaz.
Un sujet qui concerne directement la Norvège puisque le gaz pourrait lui rapporter 190 milliards d'euros en 2022, soit neuf fois plus qu'en 2019. Oslo peut notamment compter sur trois grandes installations terrestres mais aussi sur 90 plateformes installées en mer pour assurer le ravitaillement. Ces structures assurent une production annuelle d'environ 110 milliards de m³ de gaz.
Oslo ne veut pas d’un plafond
La Norvège est donc logiquement opposée à une éventuelle mesure contraignante de l’Union européenne. Mais cette dernière n’a pas forcément intérêt non plus à s’aventurer sur ce terrain. "On a un besoin vital de se fournir en gaz auprès de la Norvège donc changer les règles du jeu au moment où on traverse une crise ne me semble pas être une bonne solution", confirme Thierry Bros, professeur à Sciences Po, spécialiste de l’énergie.
De son côté, la Norvège apporte régulièrement des garanties et a déjà augmenté ses exportations de 10% pour aider les pays de l’Union. Une décision prise dès les toutes premières semaines du conflit en Ukraine. Par ailleurs, une société gazière norvégienne vient d’investir dans un nouveau gisement pour sécuriser à long terme l’approvisionnement européen en gaz. Le message est clair : l’Europe peut compter sur la Norvège, à condition de ne pas plafonner le prix de son gaz.