Même arrêté, Alexeï Navalny continue de lutter contre Vladimir Poutine. L'opposant, arrêté dimanche à son retour en Russie après plusieurs mois de convalescence, a riposté mardi en diffusant une enquête sur l'immense et fastueuse propriété dont bénéficie selon lui le président russe, et dont la construction aurait coûté plus d'un milliard d'euros. Une vidéo déjà visionnée plus de 60 millions de fois sur Youtube. Dans le même temps, ses équipes organisent des rassemblements dans tout le pays pour réclamer sa libération.
Battre le fer tant qu’il est chaud
Car Alexeï Navalny compte bien profiter de sa présence au pays pour faire de l’agitation, et bat le fer tant qu’il est chaud, en exploitant au maximum l'intérêt suscité par ses mésaventures. Tout d'abord avec une communication soignée pour révéler les dessous de son empoisonnement, puis, désormais, avec cette vidéo, il dénonce à grande échelle le train de vie de Vladimir Poutine.
Arseniy, un des soutiens de Navalny, est convaincu que l'opposant cible à la fois l'opinion publique russe et l'attention de la communauté internationale. "La question de rester en sécurité en Allemagne ou de rentrer ne s'est jamais posée pour lui. Il rentre pour montrer à quel point la loi est manipulée, et à tel point que le pouvoir ne s'en cache pas", confie-t-il à Europe 1.
"Il ne peut développer une activité politique que depuis la Russie"
Rester en Allemagne, c’était prendre le risque de sortir des radars du Kremlin. Arnaud Dubien, directeur de l'Observatoire franco-russe, considère ainsi qu'Alexeï Navalny n'avait aucun intérêt à jouer l'exil permanent. "Il ne peut développer une activité politique que depuis la Russie. Aucun exilé, sauf Lénine, n'a réussi à changer le cours des choses en Russie", explique-t-il. "Le Kremlin estime avoir donné le choix à Navalny. Il pouvait rester en liberté en Occident, maintenant l'ignorer n'est plus possible".
Le simple nom de l'opposant numéro 1 passe mal au Kremlin. Vladimir Poutine et ses collaborateurs préfèrent dire "ce personnage" ou "ce monsieur" dès qu'il est question d'Alexeï Navalny.