Entre Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien en visite à Paris jusqu'à samedi, il a naturellement été question des violences israélo-palestiniennes qui ont récemment embrasé Jérusalem. Mais le sujet de la guerre en Ukraine n'a pas tardé à faire irruption au cœur des discussions. À l'occasion d'un dîner à l'Élysée, le président français a tenté de convaincre le dirigeant israélien de s'impliquer davantage dans le soutien accordé aux Ukrainiens.
Depuis près d'un an, Israël freine des quatre fers lorsqu'il s'agit de livrer des armes à Kiev et refuse de choisir clairement son camp. Une frilosité qui s'explique de plusieurs manières. La minorité russe, très influente en Israël, empêche Tel-Aviv d'adopter une posture farouchement anti-Kremlin.
Une neutralité sur le point de basculer
Israël craint également les menaces qui pèseraient sur les juifs de Russie en cas d'engagement hostile à Moscou et souhaite préserver son accès au ciel syrien. Tel-Aviv a pu conduire des opérations militaires aériennes sans que la Russie n’active ses systèmes anti-aériens.
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Toutefois, cette neutralité apparente est sur le point de basculer. Grand rival d'Israël, l'Iran s'implique de plus en plus aux côtés de Russes au point de fournir à Moscou des drones kamikazes. Des engins qui pourraient très bien venir frapper la Terre Sainte. Sans compter la question du programme nucléaire iranien qui représente un sujet existentiel pour Israël. Le conflit opposant Tel-Aviv à la grande puissance chiite du Moyen-Orient pourrait donc se jouer par procuration sur le sol ukrainien.
Dans la balance diplomatique, Benjamin Netanyahu espère qu’Emmanuel Macron inscrira les gardiens de la Révolution sur la liste des organisations terroristes. Une décision que le président français ne souhaite pas vraiment prendre. Du moins pour l'instant.