Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné mercredi ce qu'il considère être un silence de la communauté internationale face à la "tyrannie israélienne" après la mort d'une soixantaine de Palestiniens sous des tirs israéliens lundi. "Si le silence persiste face à la tyrannie israélienne, le monde va s'enfoncer rapidement dans un chaos où les bandits feront la loi", a lancé le président turc lors d'un dîner de rupture du jeûne à Ankara.
Les violences à Gaza lundi ont coïncidé avec l'inauguration controversée à Jérusalem de la nouvelle ambassade américaine, démarche qui a rompu avec des décennies de consensus international. Israël a justifié l'usage de la force contre les manifestants palestiniens par la nécessité de défendre ses frontières, que les manifestants tentaient de forcer. Recep Tayyip Erdogan, un ardent défenseur de la cause palestinienne, avait accusé mardi Israël de "terrorisme d'État" et de "génocide".
L'ambassadeur turc à Tel-Aviv rappelé dans son pays. Il doit présider vendredi à Istanbul un sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), dont il espère "un message très fort au monde" après le carnage de Gaza. La Turquie a rappelé son ambassadeur à Tel-Aviv pour consultations et a demandé mardi à l'ambassadeur d'Israël de quitter temporairement le pays. Israël a riposté en ordonnant au consul général turc à Jérusalem de rentrer également dans son pays.
Une grave crise diplomatique en 2010. La crise à Gaza risque de saborder la fragile normalisation entre les deux pays, après une grave crise diplomatique déclenchée par un raid israélien contre un navire d'une ONG turque se dirigeant vers la bande de Gaza en 2010.