De Robert de Niro à Cher en passant par Michael Moore et Alec Baldwin, une brochette de célébrités a manifesté jeudi soir avec des milliers de New-Yorkais, appelés à se mobiliser contre Donald Trump à la veille de son investiture à Washington.
De Niro, Baldwin, Moore, Cher. "Quoi qu'il arrive, nous Américains, nous New-Yorkais, nous patriotes, resterons unis pour nos droits et pour les droits de nos concitoyens", a lancé depuis une tribune Robert de Niro à la foule qui occupait l'avenue bordant Central Park jusqu'à Columbus Circle, où se dresse la tour du Trump International Hotel. "Va-t-on avoir 100 jours de résistance ? Formidable !", a déclaré avec son ironie habituelle l'acteur Alec Baldwin, devenu en quelques semaines le plus célèbre caricaturiste du nouveau président américain.
Trum ne durera "pas quatre ans". Donald Trump "n'a pas de mandat", a affirmé pour sa part le réalisateur Michael Moore, sa célèbre casquette de baseball vissée sur le crâne. "Nous sommes la majorité. N'abandonnez pas, je n'abandonnerai pas !", a-t-il ajouté, assurant que Donald Trump "ne durera pas quatre ans".
"Battez-vous chaque jour contre Trump". La foule - beaucoup d'habitants de Manhattan bien mis, visiblement d'un certain niveau social - applaudissait volontiers, dans une ambiance décontractée, avec un enthousiasme particulier pour De Niro, le héros de Taxi Driver. Au milieu de la foule se dressaient de nombreuses pancartes avertissant contre les dangers supposés de l'administration Trump. "Résistez", disait l'une, "Battez-vous chaque jour contre Trump", disait une autre, ou encore "L'humanité contre Trump".
"Les gens ne vont pas rester immobiles". "Nous sommes ici parce que nous sentons que nous allons perdre tous les acquis des 50 dernières années : les droits civiques, la liberté d'expression, le droit à la santé, les droits des femmes, les droits des homosexuels, et j'en passe", a déclaré Carol Bay, psychothérapeute, venue avec sa femme Margot. Cette manifestation "est le symbole que les gens ne vont pas rester immobiles et laisser (les républicains) faire ce qu'ils veulent", a estimé Patrick Mavros, un designer du chic quartier de l'Upper West Side. "Nous allons observer et les mettre face à leurs responsabilités".
Hillary Clinton à la tête de l'opposition ? Selon l'analyste politique Sam Abrams, professeur au Sarah Lawrence College de New York, la métropole américaine, qui a voté à 80% pour Hillary Clinton, pourrait devenir l'une des principales plateformes d'opposition au nouveau président américain. La rumeur ne cesse d'enfler qui verrait Hillary Clinton briguer la mairie de New York pour prendre la tête de l'opposition au nouveau locataire de la Maison Blanche, même si l'ex-secrétaire d'État n'en a elle-même jamais parlé.