Le président américain Donald Trump a pris jeudi sa revanche au Congrès, avec l'adoption de justesse par la Chambre des représentants, à majorité républicaine, d'un texte d'abrogation de la loi emblématique de Barack Obama sur la santé.
"Nombre d'entre nous attendions ce jour depuis sept ans". Il efface ainsi son échec du 24 mars quand, faute de consensus au sein de la majorité et malgré un forcing intense, les républicains avaient été forcés de retirer une première version du texte quelques heures seulement avant le vote. "Cette loi est la concrétisation de la promesse que nous avons faite aux Américains", a déclaré le président de la Chambre, Paul Ryan, en qualifiant Obamacare, adoptée en 2010, d'"expérience ratée". "Nombre d'entre nous attendions ce jour depuis sept ans", a-t-il dit, en adressant des remerciements appuyés au président Donald Trump pour son implication.
217 voix contre 213. Grande promesse de campagne, l'abrogation d'Obamacare devait être la première grande loi de l'ère Trump, qui compte à ce jour peu de succès. "Si nous adoptons cette loi, des gens vont mourir", avait au contraire prévenu peu avant le vote le démocrate John Conyers. Le vote final, très serré, illustre l'aspect controversé du texte : 217 voix contre 213. Les 193 démocrates et 20 républicains ont voté non. L'annonce des résultats a été saluée par une ovation des élus républicains.
Au Sénat de s'exprimer désormais. Mais l'affaire est loin d'être gagnée, car le débat se déplace désormais à la chambre haute du Congrès, le Sénat, où la loi est considérée comme inacceptable en l'état y compris par plusieurs sénateurs républicains. La loi "doit être examinée avec prudence", a souligné le sénateur Lindsey Graham. Son collègue Bob Corker a prédit au moins un mois de débat, et une révision complète. Donald Trump a promis jeudi d'"achever" l'assurance santé : "On savait que (Obamacare) n'allait pas marcher, je l'ai prédit il y a longtemps", a déclaré Donald Trump lors d'une conférence de presse. "C'est clair que c'est un échec, c'est mort". "On va l'achever et on va continuer à faire beaucoup d'autres choses", a-t-il poursuivi.
Ce que la loi pourrait changer. Sur le fond, la loi reviendrait sur plusieurs acquis d'Obamacare : les Américains ne seraient plus obligés de souscrire une assurance maladie ; les financements publics à Medicaid, le programme d'assurance pour les plus modestes, seraient réduits ; et la couverture minimum instaurée par Obamacare serait fortement allégée, à la discrétion des gouverneurs des 50 États fédérés, au risque de ne plus couvrir les personnes ayant des antécédents médicaux.