La Cour suprême des États-Unis a remis lundi partiellement en vigueur le décret anti-immigration très controversé de Donald Trump, en attendant de l'examiner en audience à l'automne. Le décret interdisant l'entrée aux États-Unis des ressortissants de la Syrie, Libye, Iran, Soudan, Somalie et Yémen, s'applique désormais vis-à-vis de quiconque "n'ayant pas établi de relation de bonne foi avec une personne ou une entité aux États-Unis". Donald Trump s'est félicité lundi de cette décision, y voyant une "victoire" pour la sécurité nationale des États-Unis.
"En tant que président, je ne peux laisser entrer dans notre pays des gens qui nous veulent du mal. Je veux des gens qui peuvent aimer les États-Unis et tous ses citoyens et qui seront travailleurs et productifs", a indiqué le président dans un communiqué. "La décision rendue à l'unanimité par la Cour suprême est une victoire nette pour notre sécurité nationale", a-t-il ajouté, soulignant que sa responsabilité "numéro un" en tant que commandant en chef était d'assurer la sécurité des Américains.
Une victoire notable pour Donald Trump. La décision rendue par la Cour suprême est une victoire pour le président républicain qui avait jusqu'ici essuyé une série de revers en justice sur cette mesure emblématique. Le décret interdisant temporairement l'entrée aux États-Unis des ressortissants de six pays musulmans - Syrie, Libye, Iran, Soudan, Somalie et Yémen - s'applique désormais vis-à-vis de quiconque "n'ayant pas établi de relation de bonne foi avec une personne ou une entité aux États-Unis".
En clair, tout habitant de ces pays qui serait totalement inconnu des autorités américaines se verra refuser l'accès au territoire des États-Unis, ont tranché les neuf sages de la Cour suprême. A l'opposé, un ressortissant de ces pays venant rendre visite à un membre de sa famille établi en Amérique pourra venir, tout comme le pourra un étudiant admis dans une université américaine.
Vaste opposition au décret. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les attaques les plus graves aux États-Unis ont pourtant été commises soit par des Américains, soit par des ressortissants ne provenant pas des pays visés par le décret. Le texte a fédéré un vaste front d'opposition, en première ligne duquel on trouve des États démocrates, notamment sur la côte ouest du pays où le président est particulièrement impopulaire.
Dans chacun des revers que lui ont infligés les juges, la rhétorique anti-musulmane du président, qu'il n'a jamais clairement reniée, a beaucoup pesé. Fin janvier, la première version du décret avait provoqué une onde de choc dans le monde et un chaos dans les aéroports américains. Avant d'être suspendue.