La majorité républicaine du Sénat américain a renoncé mardi à voter cette semaine sur un projet d'abrogation partielle de la loi sur la couverture maladie de Barack Obama, faute de consensus au sein du parti et malgré la pression imposée par Donald Trump. Les deux sénateurs coauteurs du projet de réforme, Lindsey Graham et Bill Cassidy, l'ont annoncé à la presse au Capitole après une réunion de groupe, culmination de huit mois de tergiversations et de batailles internes au Congrès. Abroger "Obamacare" était l'une des grandes promesses électorales du parti républicain et de Donald Trump.
Priorité à la réformes des impôts. "Nous avons décidé, puisque nous n'avons pas les voix, de reporter le vote", a déclaré Bill Cassidy, entouré de l'état-major républicain du Sénat. "Nous y arriverons un jour", a ajouté son collègue Lindsey Graham. Le chef de la majorité, Mitch McConnell, a immédiatement tourné la page et confirmé que la priorité était désormais la réforme des impôts désirée à la fois par les républicains du Congrès et par le président américain.
Une réforme vouée à l'échec. Les républicains n'avaient en réalité guère le choix après la défection annoncée de trois des 52 sénateurs de la majorité, sur un total de 100 sièges, ce qui empêchait mathématiquement un succès. En juillet, une version précédente avait été rejetée par le Sénat, là encore en raison de défections, notamment de John McCain. La nouvelle mouture de la réforme, dite Graham-Cassidy, n'aurait pas aboli entièrement Obamacare, mais aurait supprimé des pans entiers de la loi, ce qui aurait conduit, selon le Bureau du budget du Congrès, à la sortie de millions de personnes du système de couverture-maladie.