Les députés de l'État de Géorgie, dans le sud des États-Unis, ont voté vendredi une loi anti-avortement, la plus contraignante du pays en matière de période possible d'intervention. "La Géorgie attache une grande valeur à la vie. Nous défendons les innocents et parlons au nom de ceux qui ne peuvent pas parler pour eux-mêmes", a commenté le gouverneur républicain de l'Etat, Brian Kemp, un républicain.
Une loi très contraignante
Cet État conservateur et religieux a voté l'interdiction de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dès la détection d'un rythme cardiaque chez l'embryon, possible à partir de la sixième semaine de grossesse. La loi, connue sous le nom d'"Heartbeat Bill" ("texte du battement de cœur" en français), comporte une exception en cas de complications médicales, mais pas pour les victimes d'un viol et d'un inceste.
Pour les associations de défense des droits humains, il s'agit en réalité d'interdire l'IVG avant que la majorité des femmes n'apprennent leur grossesse. "Si le gouverneur Kemp promulgue cette loi, l'ACLU n'a qu'une seule chose à lui dire : nous nous reverrons au tribunal", a déclaré Andrea Young, la responsable pour la Géorgie de cette puissante organisation de défense des droits civiques.
Des stars s'engagent
Plusieurs dizaines de célébrités du cinéma américain se sont aussi engagés. Ben Stiller, Alec Baldwin ou encore Alyssa Milano ont écrit à Brian Kemp, le prévenant qu'elles ne pourront plus travailler "en toute conscience" en Géorgie, une destination populaire pour les tournages, si la loi était promulguée.
Un texte déjà adopté dans le Mississipi
La "loi du battement de cœur" a déjà été votée dans plusieurs États américains, comme le Kentucky et l'Iowa, où elle a toutefois été immédiatement bloquée par des juges. le 20 mars, le Parlement du Mississippi l'a également adoptée. La Cour suprême a légalisé l'avortement aux États-Unis en 1973, jugeant que les femmes peuvent avorter tant que le fœtus n'est pas viable. Au-delà, chaque État peut restreindre ou interdire les avortements, sauf si la vie ou la santé de la mère est en danger. Mais l'arrivée de deux juges nommés par Donald Trump à la Cour suprême a fait basculer l'institution dans le camp conservateur, nourrissant les conjectures sur une possible évolution de cette jurisprudence.