Michael Bloomberg ne sera probablement jamais candidat à la présidence des États-Unis. Après moult hésitations, l'ex-maire de New York a annoncé mardi renoncer à se lancer dans la mêlée pour l'investiture démocrate, qui compte déjà 14 prétendants.
Une investiture démocrate difficile à décrocher. "Je crois que je battrai Donald Trump lors d'une élection nationale", a indiqué dans une déclaration Michael Bloomberg, 77 ans, classé 9ème homme le plus riche du monde par le magazine Forbes. "Mais je mesure aussi clairement la difficulté de remporter l'investiture démocrate, déjà très disputée", a-t-il ajouté.
Défendre ses idées ou continuer de les financer ? "Le choix devant moi était clair", a encore expliqué celui qui dirigea 12 ans durant la capitale financière américaine. "Devrais-je passer les deux prochaines années à parler de mes idées et de ce que j'ai fait, sachant que peut-être je n'emporterai jamais l'investiture démocrate ? Ou passer les deux prochaines années à continuer le travail que je mène et que je finance déjà, dont je sais qu'il peut produire de véritables résultats, bénéfiques pour le pays ?".
"Je me rends compte que je préfère faire plutôt que parler. Et j'ai conclu que la meilleure façon pour moi d'aider le pays est de me retrousser les manches et de continuer à travailler", a-t-il ajouté, en annonçant une nouvelle initiative, "Beyond Carbon" pour convertir l'Amérique aux énergies propres.
Deuxième renoncement de Bloomberg. C'est la deuxième fois que Michael Bloomberg renonce à la course à la Maison-Blanche. Il avait déjà envisagé de se présenter comme indépendant lors de la campagne présidentielle 2016, avant d'abandonner de peur de diviser les Démocrates.
Une nécessité de "ressouder" le pays autour d'un candidat démocrate. Depuis l'élection de Donald Trump, qu'il juge "incompétent" et "complètement dépassé", lui qui avait toujours soutenu des candidats tant Démocrates que Républicains, s'était raccroché fermement au camp démocrate. Mais après avoir sillonné les États-Unis, ce modéré a reculé, sans doute aussi en raison du vent de gauche qui souffle sur ce parti.
Il a néanmoins averti mardi l'aile gauche du parti : "Il est essentiel que nous désignions un Démocrate qui soit dans la meilleure position pour battre Trump et ressouder notre pays", a-t-il déclaré. "Nous ne pouvons pas laisser le processus des primaires entraîner le parti vers des extrêmes qui diminueraient nos chances." En renonçant à se présenter, Michael Bloomberg laisse le champ libre à un autre modéré septuagénaire, l'ex vice-président Joe Biden, dont tout le monde attend maintenant de savoir s'il sera bien candidat.
Ses causes : le climat et la lutte contre les inégalités. Bien qu'il soit considéré par certains Démocrates comme un technocrate arrogant, Michael Bloomberg a montré qu'il pouvait utiliser sa fortune pour défendre des causes qui leur sont chères. Au-delà du climat, il se bat aussi pour renforcer la législation sur les armes, et combat à sa façon les inégalités : il a récemment fait un don record de 1,8 milliard de dollars à son ancienne université, Johns Hopkins à Baltimore, pour qu'elle accueille gratuitement les étudiants les plus modestes.
Lors des dernières législatives américaines, cette incarnation du "self-made man" - devenu riche après 15 ans chez Salomon Brothers qui lui ont permis de lancer sa société d'informations financières éponyme - a dépensé plus de 100 millions de dollars pour soutenir une vingtaine de Démocrates, presque tous élus.