Le sénateur républicain américain John McCain a une nouvelle fois défié vendredi son parti et le président Donald Trump en annonçant son opposition à leur tentative de la dernière chance d'abroger la loi de Barack Obama sur la couverture maladie.
Le 30 septembre, date-butoir. Il suffirait désormais de l'opposition d'un seul autre sénateur républicain pour signer l'échec de la majorité à réformer "Obamacare" avant la date-butoir du 30 septembre, fin de l'année budgétaire, une issue probable. "Je vais être honnête, cela va être un peu plus difficile sans McCain", a reconnu Donald Trump lors d'un discours dans l'Alabama vendredi soir. "Mais nous reviendrons. Comme un boxeur, vous êtes au tapis et vous vous relevez", a-t-il ajouté.
La majorité du Sénat espérait voter la semaine prochaine sur une proposition de loi qui aurait, de facto, abrogé des pans entiers de la loi démocrate de 2010, avec à la clé une perte de couverture probable pour des millions d'Américains. Les républicains dominant les deux chambres du Congrès, l'abrogation ne devait être qu'une formalité. Mais c'était oublier qu'Obamacare s'est inscrite dans le paysage, malgré ses lacunes et son coût. Les Américains apprécient ses nombreux garde-fous empêchant les assureurs privés de discriminer parmi les patients, et le fait que le nombre de personnes non assurées est tombé à un niveau historiquement bas, environ 10% de la population adulte non âgée.
Vote à suspense. Trois républicains modérés ont donc torpillé une version précédente en juillet. Lors d'un vote à suspense, John McCain avait, d'un geste de la main, apporté un "non" décisif. Après le non de John McCain et celui du conservateur libertarien Rand Paul, il suffit d'un autre membre de la majorité pour couler le texte. Au moins deux modérées, Susan Collins et Lisa Murkowski, pourraient donner ce coup de grâce. "Je ne peux en conscience voter pour la proposition Graham-Cassidy", a déclaré John McCain dans un communiqué. "J'estime que nous ferions mieux en travaillant ensemble, républicains et démocrates, alors que nous n'avons pas vraiment essayé", a-t-il ajouté, dénonçant une tentative partisane et précipitée, ayant contourné le processus habituel d'auditions et d'amendements.