Une ancienne conseillère de la Maison-Blanche, auteur d'un livre à paraître sur son expérience sous la présidence de Donald Trump, a diffusé dimanche un enregistrement classé secret de son licenciement par le chef de cabinet.
Des enregistrements clandestins. "C'est une Maison-Blanche dans laquelle tout le monde ment", a affirmé l'ancienne haute conseillère, Omarosa Manigault Newman, chargée du "Bureau des relations publiques" jusqu'en janvier dernier, pour justifier sa décision de rendre public son entretien avec John Kelly dans la salle de crise de la Maison-Blanche - en violation des protocoles de sécurité - et ses conversations enregistrées avec Donald Trump. La Situation Room, la salle de gestion des crises, située au sous-sol du siège de la présidence américaine, est ultra-sécurisée et les appareils électroniques y sont interdits.
Des "problèmes d'intégrité", selon John Kelly. Dans cet enregistrement effectué en 2017, selon l'ancienne conseillère, une voix qui serait celle de John Kelly - le secrétaire général de la Maison-Blanche -, invoque des "problèmes d'intégrité importants" pour justifier son licenciement. "Ils me conduisent dans la salle de crise, les portes sont verrouillées, ils me disent que je ne peux pas en partir et ils commencent à me menacer, à me faire peur, à me contraindre", a raconté Omarosa Manigault Newman dans une interview à la chaîne de télévision NBC qui a présenté l'enregistrement.
Retrouvez (en anglais), l'enregistrement diffusé par la chaîne NBC :
"Une Maison-Blanche dans laquelle tout le monde ment". "Je me suis protégée car c'est une Maison-Blanche dans laquelle tout le monde ment. Le président ment au peuple américain, [la porte-parole] Sarah Sanders se tient devant le pays et ment tous les jours. Il faut se protéger tout seul sinon tu risques de recevoir 17 coups de couteau dans le dos", a déclaré cette ancienne candidate de l'émission de télé-réalité The Apprentice, animée pendant des années par Donald Trump.
Une "ancienne employée mécontente", selon Sarah Sanders. La présidence américaine a réagi avec colère, la qualifiant "d'ancienne employée mécontente". "L'idée même qu'un membre du personnel puisse faire entrer un appareil d'enregistrement dans la salle de crise témoigne d'un mépris flagrant pour notre sécurité nationale", a déclaré Sarah Sanders dans un communiqué. "Et se vanter à la télévision nationale prouve le manque de caractère et d'intégrité de cette ex-employée mécontente", a-t-elle poursuivi.
Trump qualifié de raciste. Dans son livre, à paraître mardi, l'ex-conseillère affirme que le président a prononcé une "insulte raciale" plusieurs fois au cours de son émission à succès et que des enregistrements le prouvent. Elle a qualifié le président de "raciste" et lui, en retour, l'a traitée de "minable" pour avoir procédé à ces enregistrements.
"J'ai été complice de cela et je le regrette". "Avec du recul, je dirai que j'ai été complice de la tromperie de la Maison-Blanche vis-à-vis de la nation", a déclaré l'ex-conseillère sur NBC, qui affirme que Donald Trump "souffre de déclin sur le plan mental". Selon elle, "il lui est difficile de traiter des informations complexes" et "il n'est pas impliqué dans certaines des décisions les plus importantes pour le pays". "J'ai été complice de cela et je le regrette", a-elle admis.