Expulsion de 12 agents français d'Algérie : Paris dans l'attente avant d'envisager une possible riposte
Face à la décision d'expulser 12 agents français du territoire algérien, comment doit réagir Paris ? La question se pose, alors que la diplomatie française a affirmé vouloir "revenir à l'apaisement" avec Alger. Mais la riposte semble inévitable.
Alger va expulser 12 agents français d'ici les prochaines heures. La décision, justifiée par la mise en détention provisoire d’un de ses agents basé à Paris et suspecté d’enlèvement et de séquestration envers un opposant du président Tebboune, a surpris Paris par son ampleur.
Officiellement, Paris affirme que "les contacts avec Alger sont maintenus" et que la France souhaite"revenir à l’apaisement" avec l’Algérie. Mais face à l’ampleur de la décision prise lundi, difficile pour le Quai d’Orsay de ne pas riposter.
"Si la sanction était bien appliquée, nous n’aurons d’autre choix que d’y répondre immédiatement", fait ainsi savoir Jean-Noël Barrot.
"La manière douce ne fonctionne manifestement pas"
Ce qui est sûr, c’est que Paris sera fixé très vite, puisque les agents français ont encore théoriquement 24 heures pour quitter l’Algérie. Toute riposte marquerait la fin de la voix de la diplomatie, longtemps plébiscitée par le Quai d’Orsay. Une victoire symbolique pour Bruno Retailleau, adepte lui du rapport de force.
"Personne ne peut dire si la méthode forte aurait été plus efficace, mais la manière douce ne fonctionne manifestement pas" se contente de commenter la place Beauvau. Le ministre de l’Intérieur, lui ne s’est pas encore exprimé publiquement, mais il pourrait y voir un moyen d’accentuer la pression sur l’Élysée et le Quai d’Orsay pour enfin mettre en place la riposte graduée promise par François Bayrou il y a déjà un mois et demi.