Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a déclaré qu'il n'envisageait plus un départ du président syrien Bachar al-Assad avant une transition politique en Syrie, dans un entretien à un quotidien régional.
Ce qu'a dit Laurent Fabius. "La lutte contre Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique) est décisive, mais ne sera totalement efficace que si l'ensemble des forces syriennes et régionales s'unissent. Comment est-ce possible tant que Bachar al-Assad préside, lui qui a commis tant d'atrocités, et qui a contre lui une grande partie de sa population ?" s'interroge le chef de la diplomatie française dans un entretien au quotidien Le progrès de Lyon paru samedi.
"Une Syrie unie implique une transition politique. Cela ne veut pas dire que Bachar al-Assad doit partir avant même la transition, mais il faut des assurances pour le futur", précise Laurent Fabius dans cet entretien.
L'évolution de la position française sur le maintien au pouvoir d'Assad. Après les attentats de Paris le 13 novembre, revendiqués par l'EI, la France a fait de la lutte contre l'organisation jihadiste sa priorité, abandonnant sa position, maintes fois réitérée, du "ni, ni" (Ni Bachar, ni Daech). Cette déclaration de M. Fabius marque une nouvelle, et sensible, évolution de la position française.
Jeudi dernier, en marge de la conférence internationale sur le climat, le ministre français avait déjà envisagé une possible collaboration avec l'armée syrienne, dont le président Assad ne serait plus le chef. "Il n'est pas possible de travailler avec l'armée syrienne tant que M. Bachar al-Assad est à sa tête. Mais à partir du moment où il y aura eu une transition politique et où M. Bachar ne sera pas le chef des armées, on peut très bien s'associer à ce qui sera l'armée syrienne. Mais dans une transition politique opérée", avait-il déclaré.
Un rapprochement entre la France et la Russie. L'écart s'est ainsi réduit entre la position de Paris et celle de la Russie, qui soutient militairement le président syrien. La France, comme les Etats-unis et les pays membres de la coalition internationale qui lutte par des bombardements aériens contre l'organisation Etat islamique en Syrie, sont à la recherche de solutions politiques ou militaires impliquant les acteurs locaux ou régionaux qui pourraient mettre fin à plus de quatre ans de guerre en Syrie.