C'est un anniversaire que les Anglais attendaient particulièrement. Depuis jeudi, la reine Elizabeth II fête ses 70 ans de règne. Un jubilé attendu par la famille royale également, mais qui est marqué par les problèmes de santé de la reine. "Les Anglais ne veulent pas d'une monarchie à la Scandinave. Ils veulent une monarchie avec faste, avec grandeur", estime Marc Roche, journaliste français basé à Londres depuis trente-cinq ans.
Une Cour en mutation
"Les Anglais se rendent compte des retombées touristiques et d'influence de l'existence de cette monarchie planétaire. (...) Et pour regagner l'affection des jeunes générations, en particulier des minorités ethniques, il y a William", souligne-t-il.
Car si la famille royale reste dans le cœur de la population, le manque de diversité au sein de la cour est parfois pointé du doigt, notamment par les plus jeunes générations. "C'est un monde anglo-saxon, protestant, blanc", souligne le journaliste. "Mais heureusement, les successeurs d'Elizabeth II vont changer la monarchie dans un sens beaucoup plus sensible à la société d'aujourd'hui, plus multiculturelle, multiethnique et surtout, vers une monarchie moins hiérarchique et beaucoup plus méritocratique", juge-t-il.
"Elizabeth II se méfie de son fils Charles"
Âgé de 73 ans, le prince Charles héritera de la couronne lors de la mort de sa mère. Pourtant, cette dernière prépare déjà son petit-fils, William, a devenir roi, estime Marc Roche. "Elizabeth II se méfie de son fils Charles et le juge trop progressiste, trop interventionniste et trop dépensier", explique-t-il. Et d'ajouter : "La reine a façonné son petit-fils à son image beaucoup plus conventionnelle, beaucoup plus traditionnelle. Mais, William reste un prince de notre temps puisqu'il est très engagé dans les questions de diversité et d'écologie."
Si Elizabeth II est "légitimiste et ne veut pas sauter l'ordre", "je crois qu'elle veut surtout en restant sur le trône, écourter le règne de Charles", explique le journaliste. "Charles aura un règne très court de toute façon (...), mais, ce sont surtout William et Kate qui sont en place pour l'avenir de la monarchie, qui a de très beaux jours devant elle".