Fidel Castro n'est (officiellement) venu qu'une seule fois en France, en mars 1995. Il y a rencontré François Mitterrand à l'Elysée, Georges Marchais à Champigny-sur-Marne et... Gérard Bourgoin à Chailley, dans l'Yonne. Grand ami du défunt révolutionnaire, l'homme d'affaires était alors à la tête groupe Bourgoin ("Ducs de Bourgogne") et fournissait des poulets à Cuba, où il avait également acquis des zones de prospection pétrolière. Lors du voyage du "líder maximo" dans l'Yonne, les deux hommes ont mangé du pot-au-feu et bu du "Chablis", un vin que Castro affectionnait particulièrement et dont il a contribué à la renommée à travers le monde.
"Il m'a beaucoup marqué". "Il mangeait le pot-au-feu avec la même sympathie qu'on a pu manger ensemble le poisson cru à Santa Cruz del Norte ou à La Havane", se souvient Gérard Bourgoin, interrogé par Europe 1. "Le président Castro au milieu des vignes de Chablis, les trompes de chasse de Gien, c'était une image fabuleuse. Ce grand Monsieur venait manger à ma table alors qu'il n'y avait que des ouvriers. Il adorait le contact humain, il m'a beaucoup marqué", poursuit l'homme d'affaires.
Le père de la Révolution cubaine est mort vendredi soir à 90 ans. Les funérailles se tiendront à Santiago de Cuba (est), deuxième ville du pays, le 4 décembre. Cette cérémonie, qui devrait attirer une foule de dignitaires étrangers, sera précédée de neuf jours de deuil national jalonnés d'hommages "de masse" à La Havane et Santiago. Ses cendres vont être transportées de la Havane à Santiago, séparées de quelque 900 km, lors d'une procession qui devrait mobiliser des millions de personnes entre le 30 novembre et le 3 décembre.