Le philosophe ultranationaliste Alexandre Douguine et sa fille Daria Douguina, tuée samedi dans un attentat, partageaient la même idéologie et une exposition médiatique importante en Russie, même si leur proximité avec le Kremlin est contestée. Le président Vladimir Poutine a néanmoins adressé, lundi, ses condoléances personnelles après la mort de Maria Douguina, 29 ans, dénoncée par Moscou comme un coup des services secrets ukrainiens. Il a dénoncé lundi un "crime ignoble" après la mort de la fille d'un idéologue soutenant l'offensive en Ukraine dans l'explosion de sa voiture près de Moscou, que les autorités russes imputent à Kiev.
"Un crime ignoble, cruel, a mis fin prématurément à la vie de Daria Douguina, une personne brillante et talentueuse dotée d'un cœur véritablement russe", a déclaré Vladimir Poutine dans un message de condoléances publié par le Kremlin et adressé aux proches de la jeune femme tuée samedi. "Comme journaliste, scientifique, philosophe et correspondante de guerre, elle a servi le peuple et la patrie avec sincérité, illustrant par ses actes ce qu'être une patriote russe veut dire", a salué Vladimir Poutine.
Tuée sur le retour d'un festival culturel conservateur
Ayant étudié à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, Maria Douguina avait notamment fréquenté des personnalités françaises proches de la patronne de l'extrême droite, Marine Le Pen. Daria Douguina s'était également rendu en reportage dans les territoires séparatistes de l'est de l'Ukraine, en pleine offensive à grande échelle des troupes russes, que les Douguine ont soutenue en cœur. Et, comme son père, elle avait été sanctionnée, début mars, par les États-Unis.
Ils revenaient ensemble, mais dans des véhicules différents, d'un festival culturel conservateur dans la région de Moscou, quand Daria Douguina a été tuée dans l'explosion de sa voiture. Dans sa dernière interview, enregistrée quelques heures avant sa mort, elle avait dénoncé le "racisme" des droits humains, l'homosexualité, et assuré que, grâce à l'attaque en Ukraine, "un dangereux totalitarisme occidental était arrivé à sa fin".