Elle s'appelle Ebru Firat et est une ancienne étudiante toulousaine. Cette Franco-Turque de 26 ans, partie combattre Daech en Syrie en appelle au chef de l'Etat français depuis sa prison d’Istanbul. Condamnée à 22 mois de prison parce que la justice turque la soupçonne d'appartenir à un groupe terroriste kurde (le PKK, interdit en Turquie, ndlr), elle est derrière les barreaux depuis le 8 septembre. Le seul à pouvoir l'aider désormais est, selon elle, François Hollande.
"Rien fait de mal et d'interdit". "Je suis la seule Française partie combattre Daech en Syrie. Je crois avoir aidé ce combat et n'avoir rien fait de mal et d'interdit", explique la jeune femme dans une lettre de quatre pages manuscrites adressée au président de la République. Elle lui demande d'user de tout son poids pour qu'elle soit transférée en France. Pour son avocate, Maître Agnès Caséro, François Hollande est son dernier espoir : "Elle est entre les mains de la Turquie. Il n'y a donc que la diplomatie qui puisse aider. Dans cette lettre, elle finit en disant 'Aidez-moi à revenir en France. Si je dois être en prison, d'accord, mais en France'." L'avocate ajoute que François Hollande "est le plus haut représentant de nos valeurs" et que sa cliente est "une enfant gagnée de la République. Des enfants perdus, on en a plein, et elle mérite qu'on se bouge un petit peu."
Considérée comme une terroriste en Turquie, ses conditions d'emprisonnement sont particulièrement difficiles et si rien n'est fait, malgré les remises de peine pour bonne conduite, elle ne peut pas espérer être libérée avant l'été 2019.