Qui en veut à Nord Stream 1 et Nord Stream 2 ? Les deux gazoducs passant sous la mer baltique ont été touchés par pas moins de quatre fuites. Un chiffre conséquent qui ne peut être que l'œuvre d'un sabotage. Alors que la Russie et les États-Unis s'accusent mutuellement, l'autre géant pétrolier et gazier de la région, la Norvège, s'inquiète pour ses installations.
Face à cette situation, le pays annonce renforcer la surveillance de ses pipelines, pour plusieurs raisons. Pour un officier supérieur norvégien, les livraisons de gaz du pays sont probablement la cible la plus grosse et stratégiquement la plus importante, pour un sabotage dans toute l'Europe.
Des infrastructures espionnées
À l'heure actuelle, la Norvège expose en pleine mer des dizaines de plateformes d'extraction pétrolière ou gazière et des centaines de kilomètres d'oléoducs ou de gazoducs. L'un d'entre eux d'ailleurs, mesurant plus de 800 km, rejoint Dunkerque pour alimenter la France directement. Deuxième raison alimentant l'inquiétude norvégienne depuis le début du mois, des drones de différentes tailles viennent régulièrement observer les installations offshore. Plusieurs enquêtes de police sont déjà en cours pour déterminer l'origine des machines et la nationalité des pilotes.
La Russie suspectée
Le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, a annoncé que l'armée commencerait un suivi plus actif de ce qui se passe en mer, dans les airs, sur terre, sous l'eau et sur Internet. Dans la ligne de mire de cette inquiétude, indirectement désignée comme la seule menace potentielle, la Russie et ses moyens sous-marins capables d'atteindre les gazoducs de la région, souvent posés dans les grandes profondeurs de la mer baltique.