C'est la fusillade la plus meurtrière aux États-Unis depuis la tuerie de l'école élémentaire de Sandy Hook en 2012. Une fusillade s'est produite vers 11h (heure locale) à San Bernardino, à une heure de Los Angeles, en Californie. Deux tireurs ont ouvert le feu au Inland Regional Center, un centre social qui aide des personnes handicapées. Au moins 14 personnes ont été tuées et on compte 17 blessés hospitalisés, selon un bilan provisoire fourni jeudi par la police.
Les informations à retenir :
- La fusillade a fait 14 morts et 17 blessés.
- Deux suspects en fuite ont été tués et identifiés : il s'agit de Syed Farook, un Américain et de Tashfeen Malik, de nationalité inconnue.
- Une autre personne a été arrêtée mais son lien avec l'attaque n'est pas avéré.
- La raison de la fusillade reste inconnue mais la thèse du terrorisme est envisagée par le FBI.
Deux suspects abattus. Selon la police, les tireurs étaient au nombre de deux. Armés de fusils d'assaut et de pistolets, masqués et vêtues de tenues militaires, ils ont fait irruption lors d'une fête dans un centre de santé prenant en charge des handicapés. Après avoir méthodiquement tiré sur la foule rassemblée, ils ont pris la fuite. Leur voiture a finalement été repérée à Redlands, une commune distante d'une quinzaine de kilomètres de San Bernardino. Après une course-poursuite, les deux suspects ont été abattus par la police.
Qui sont ces deux suspects ? L'homme abattu est Syed Farook, 28 ans, un Américain qui travaillait depuis cinq ans pour les services de santé de l'Etat, a indiqué jeudi la police. Des témoins ont rapporté qu'une querelle aurait éclaté entre lui et certains collègues lors de la fête visée par la fusillade. Mais les enquêteurs restent prudents. Si la piste de la vengeance liée à la dispute est envisageable, elle ne colle pas forcément avec le "certain degré de préparation" évoqué par les forces de l'ordre. Selon son père, interrogé par les médias américains, il était un musulman "très religieux", "marié" et "avait un enfant". La maison de Syed Farook était jeudi matin l'objet d'une perquisition.
La femme abattue, âgée de 27 ans, est Tashfeen Malik, dont la nationalité n'est pas connue, a indiqué le chef de la police de la ville, Jarrod Burguan. Selon des sources citées par le Los Angeles Times, elle serait la femme ou la fiancée de Syed Farook. Les deux conjoints se seraient rencontrés lors d'un récent voyage du citoyen américain en Arabie Saoudite.
Enfin, lors de la fusillade visant la voiture des deux suspects, une troisième personne a été aperçue en train de prendre la fuite : "une troisième personne a été vue en train de s'enfuir, nous ne savons pas si elle était impliquée. Nous l'avons arrêtée", a déclaré lors d'une conférence de presse Jarrod Burguan, le chef de la police de San Bernardino.
Deux armes achetées légalement. Selon une déclaration du Bureau des alcools, tabacs, armes et explosifs, deux des quatre armes à feu utilisées (les pistolets) ont été acquises de manière légale par une personne dont l'identité n'a pas été révélée. L'enquête se poursuit pour savoir d'où proviennent les fusils d'assaut.
Du terrorisme ? "C'est une possibilité". "Je sais que l'une des grandes questions qui va revenir est 's'agit-il de terrorisme?' mais je ne veux pas encore dire si nous en sommes certains", a déclaré un responsable du FBI, David Bowdich, lors d'une conférence de presse jeudi. "Nous agissons en prenant en compte cette possibilité", a-t-il ajouté. Jeudi, les forces de l'ordre ont détruit dans le centre social trois dispositifs soupçonnés d'être des engins explosifs, a rapporté le Los Angeles Times.
Des centaines de personnes présentes lors de la fusillade. Plusieurs centaines de personnes étaient présentes dans le bâtiment pour y assister à une réunion festive au moment de la fusillade. Elles ont pu être évacuées. Les télévisions américaines ont diffusé les images de dizaines de personnes sortant à la hâte, les mains en l'air sur le parking d'un bâtiment, cerné par des policiers lourdement armés.
Les condoléances d'Obama. Consterné par la répétition de telles tueries aux Etats-Unis, le président Barack Obama a très vite réagi et adressé ses condoléances aux familles de victimes. Le visage grave, il a déploré des scènes qui se reproduisent et sont "sans équivalent ailleurs dans le monde". "Il y a des mesures que nous pourrions prendre, non pas pour éliminer toutes ces fusillades, mais pour améliorer les chances qu'elles ne se produisent pas avec une telle fréquence", a déclaré Barack Obama sur la chaîne CBS.