Fusillade dans un journal aux États-Unis : cinq morts et deux blessés

La fusillade qui a éclaté jeudi dans un journal à Annapolis a fait cinq morts et deux blessés, a annoncé la police.
La fusillade qui a éclaté jeudi dans un journal à Annapolis a fait cinq morts et deux blessés, a annoncé la police. © AFP
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avec AFP , modifié à
Une fusillade a éclaté jeudi dans la salle de rédaction d'un journal à Annapolis, près de Washington, faisant au moins cinq morts et deux blessés, selon les autorités.

Une fusillade a éclaté jeudi dans la salle de rédaction d'un journal à Annapolis, la capitale de l'État du Maryland, à une heure à l'est de Washington, faisant au moins cinq morts et deux blessés, selon les autorités. Cette fusillade, qui s'est déroulée dans les locaux du Capital Gazette, a éclaté à 14h40, heures locales (19h40, heures françaises). Un suspect est actuellement interrogé par la police. Le journal, lui, était dans les kiosques vendredi, comme chaque jour depuis 1727, rédigé par les quatre journalistes survivants. 

Les principales informations à retenir : 

• Une fusillade a éclaté jeudi après-midi dans la salle de rédaction du Capital Gazette, à Annapolis

• Au moins cinq personnes ont été tuées, deux autres ont été blessées, selon les autorités

• Un suspect, un homme blanc qui aurait eu un contentieux avec le journal, est actuellement interrogé par la police

D'"éventuelles contentieux" à l'origine de la fusillade ? La fusillade est une "attaque ciblée contre le Capital Gazette", a déclaré Bill Krampf, un responsable de la police locale, ajoutant que le quotidien avait reçu des menaces sur les réseaux sociaux. Le policier n'a pas été en mesure de confirmer si l'auteur de la fusillade visait le journal ou des employés en particulier. Les enquêteurs s'intéressent à d'éventuels contentieux qui auraient opposé l'auteur présumé et le quotidien.

Le suspect est un "adulte blanc" qui approche la quarantaine, selon la police. "Il n'est pas particulièrement coopératif" face aux enquêteurs, avait commenté Steve Schuh, responsable local du comté Anne Arundel où est situé Annapolis.
Selon plusieurs médias américains, il s'agit de Jarrod Ramos, un habitant du Maryland de 38 ans. Certains ont indiqué qu'il avait poursuivi en justice le journal. D'après les premiers éléments de l'enquête, il se serait raboté les bouts des doigts pour effacer ses empreintes digitales. C'est grâce à un logiciel de reconnaissance faciale que les policiers ont pu finalement l'identifié plusieurs heures après le drame. 

Un article du Capital Gazette, posté sur son site internet le 22 septembre 2015, mentionne une décision favorable au quotidien dans le cas de poursuites en diffamation lancées en 2011 par Jarrod Ramos, résidant à Laurel dans le Maryland "à la suite d'un article sur un plaider-coupable (de Ramos) pour harcèlement". Elle a été confirmée en appel.

Trump remercie les premiers secours. La Maison-Blanche a fait savoir de son côté que le président américain Donald Trump avait été informé de la situation à Annapolis, comme il est d'usage lors de grosses fusillades. "J'ai été informé de la fusillade au Capital Gazette d'Annapolis, dans le Maryland. Mes pensées et prières accompagnent les victimes et leurs familles. Merci aux premiers secours qui sont actuellement sur place", a tweeté le président Trump.

"Comme s'il choisissait ses cibles". Quatre des victimes de la fusillade de jeudi sont mortes sur le coup, la cinquième a succombé à ses blessures à l'hôpital. L'attaque a également fait deux blessés légers. Dans la soirée, la police a identifié les cinq victimes tuées (trois hommes et deux femmes) qui travaillaient toutes pour le journal. "J'ai entendu un bruit fort, un incroyable gros 'boom', j'ai vu un gars entrer et la porte du journal a volé en éclats, il y avait du verre sur la moquette", a raconté un survivant de la fusillade. "Ce gars pointait son arme, un long fusil, vers la salle de rédaction, comme s'il choisissait ses cibles, j'ai vu une femme qui était blessée et qui gisait sur le sol, il y avait du sang, beaucoup de sang", a-t-il ajouté.

"Besoin de plus que de simples prières". "On se sent impuissant, sans ressources, en quelques secondes, on se dit qu'il n'y avait aucune raison pour que quelqu'un débarque et tire à bout portant sur des employés qui faisaient juste leur travail", a relaté un autre témoin. "J'ai prié pour qu'il n'y ait pas plus de morts pendant que le tireur rechargeait son arme", se souvient-il. Une autre survivante a aussi "prié, cachée sous son bureau et j'envoyais des textos à mes parents pour leur dire que je les aimais". "Je ne veux pas faire de la politique mais nous allons avoir besoin de plus que de simples prières", estime cette femme.

Le débat sur les armes à feu relancé. La multiplication de ces tueries suscite un débat récurrent sur la dissémination des armes à feu dans le pays. Le port d'une arme à feu aux États-Unis est un droit garanti par la Constitution. Il est extrêmement rare que des fusillades de ce type se produisent dans des rédactions de journaux. À New York, un porte-parole de la police a annoncé que des agents avaient été déployés par précaution dans les principaux médias de la ville.