Bamako : au moins 27 morts après la prise d'otages est terminée

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Europe1.fr avec agences , modifié à
Par ailleurs, trois des quatre terroristes sont morts, tués par les forces de l'ordre ou en se faisant exploser.

La prise d'otages menée par des hommes armés à l'hôtel Radisson Blu de Bamako, revendiquée par les djihadistes d'Al-Mourabitoune, s'est terminée vendredi après neuf heures d'enfer. Le bilan s'élevait vendredi soir à "au moins trois terroristes tués ou qui se sont fait exploser", et au moins 27 morts parmi les clients et employés, a indiqué une source militaire malienne. Aucun Français ne figurerait pour le moment parmi les victimes décédées. La recherche des corps d'éventuelles autres victimes se poursuivait dans l'hôtel. 

Plus tôt dans la journée, les forces spéciales maliennes avaient donné l'assaut contre cet hôtel de Bamako, théâtre d'une prise d'otages, dans lequel se trouvaient de nombreux étrangers. Les forces maliennes ont "pu libérer une dizaine de personnes", a affirmé à l'AFP le porte-parole du ministère malien de la Sécurité intérieure et 80 personnes avaient été libérées, selon la télévision publique locale. Depuis 14 heures, des forces spéciales françaises en provenance du Burkina Faso avaient prêté main forte sur place. Au total, 132 personnes ont été exfiltrées. 

>> Les principales informations à retenir :

  • La prise d'otages a pris fin vendredi en fin de journée. 
  • Elle a été revendiquée par les djihadistes d'Al-Mourabitoune, un groupe lié à Al-Qaïda (revendication non identifiée).
  • Un bilan provisoire fait état de 30 morts dont trois terroristes.
  • Plusieurs "djihadistes" s'étaient introduits dans l'hôtel Radisson de Bamako vendredi à 7 heures.
  • Le GIGN malien avait ensuite donné l'assaut, aidé de forces spéciales françaises et américaines.

Des tirs d'armes vers 7 heures. Des tirs d'armes automatiques ont été entendus vendredi matin de l'extérieur de l'hôtel qui compte 190 chambres, très fréquenté par des délégations internationales. Les assaillants sont entrés dans l'enceinte de l'établissement au même moment qu'une voiture munie d'une plaque diplomatique, selon le ministère malien de la Sécurité intérieure. Ces "djihadistes", dixit une source sécuritaire, seraient rentrés en criant "allahu akbar". Des témoins ont fait eux état d'une "dizaine d'assaillants" armés. 

"Aux environs de 6h30–7h, une voiture avec une plaque diplomatique est arrivée. Je venais de la maison, et j’ai vu la voiture passer puis des coups de feu. Ils ont tiré sur les gardes à l’entrée de l’hôtel, puis ils sont entrés à l’intérieur et ils ont pris des gens en otage", a témoigné sur Europe 1 Amadou, qui travaille juste en face de l'hôtel.

Des otages exfiltrés. Les assaillants auraient, dans un premier temps, pris en otage environ 170 personnes. Vers 11h30, une dizaine de personnes avaient été évacuées par les forces de sécurité. 80 l'étaient une heure plus tard, selon la TV publique locale. "Nos forces spéciales ont libéré une trentaine d'otages et d'autres ont pu s'échapper tout seuls", a déclaré de son côté le colonel Traoré. 

Parmi les personnes libérées figurent notamment des otages capables de réciter des versets du Coran, selon un haut responsable des services de sécurité maliens. Sept otages algériens ont été exfiltrés, a annoncé le ministre algérien des Affaires étrangères. "Au moins six citoyens américains" ont été mis en lieux sûrs, a également affirmé Mark Cheadle, porte-parole de l'Africom, grâce à l'intervention d'"un petit groupe de forces américaines" à l'intérieur de l'hôtel. 20 Indiens, 7 employés de Turkish Airlines et deux Allemands sont aussi sortis de l'établissement. 

Au moins 27 morts. Alors qu'une source militaire malienne a annoncé en fin de journée la fin de la prise d'otages, le bilan provisoire est passé vendredi soir de 22 à 27 morts. Selon un employeur, un Belge figure parmi les tués. De plus, trois des assaillants sont morts, abattus par les forces de l'ordre ou en se faisant exploser. Une source militaire a cependant précisé que les terroristes étaient au nombre de quatre. 

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Revendication. Les djihadistes d'Al Mourabitoune, groupe lié à Al Qaïda, ont revendiqué la prise d'otages vendredi sur Twitter puis via un document sonore diffusé sur Al Jazeera. Ce groupe est né en 2013 de la fusion du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et des Signataires par le sang, groupe dirigé par l'Algérien Mokhtar Belmokhtar.

Le mouvement a revendiqué l'attaque d'un restaurant de Bamako où cinq personnes ont été tuées en mars, l'attentat suicide d'avril contre les forces de l'Onu, qui a fait trois morts, et celui commis en août dans l'hôtel Byblos de Sévaré, dans le centre du Mali, où 17 personnes ont trouvé la mort.

Pas de Français tués selon un bilan provisoire. Vendredi soir, le ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian a déclaré que, "à cet instant, il n'y aurait pas de Français" parmi les personnes mortes. Mais le ministre a aussi appelé à la prudence puisqu'il restait des victimes à identifier.

Plusieurs Français se trouvaient dans l'hôtel lorsqu'il a été attaqué. "Il y a des touristes et des responsables d'entreprises de nombreuses nationalités", avait déclaré François Hollande lors d'une rencontre sur la Cop 21. "Je demande à nos ressortissants dans des pays sensibles de prendre leurs précautions", avait-t-il ajouté. 

La compagnie aérienne Air France avait par ailleurs précisé que douze de ses employés étaient dans l'hôtel, assurant que "la totalité de l'équipage Air France est maintenant en lieu sûr". Plusieurs vols à destination de Bamako ont été annulés

Carte-Hôtel-Radisson-Bamako (1)

Le Mali est encore en guerre. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée. Ils y ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Longtemps concentrées dans le Nord, les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l'année vers le centre, puis à partir de juin au sud du pays.