"Pour l'amour de Dieu, quand allons-nous faire face au lobby des armes ?", a lancé Joe Biden mercredi. Le président américain s'est exprimé au lendemain de la tuerie dans une école primaire du Texas, aux États-Unis, qui a fait 22 morts dont 19 enfants. Il s'est interrogé sur le contrôle de la vente d'armes, encore défaillant dans le pays. "La plupart des Américains soutiennent des mesures de bon sens sur le port des armes. L'idée qu'un gamin de 18 ans puisse entrer dans une armurerie et acheter deux armes d'assaut, c'est inacceptable", a-t-il encore lâché.
"Nous devons faire comprendre à tous les élus qu'il est temps d'agir", a martelé Joe Biden. Pourtant, une réforme sur la législation sur le port d'arme est très difficile à mettre en œuvre aux États-Unis. Dans le pays, les violences par armes à feu représentent plus de 17.000 morts en 2022, dont près de 650 mineurs.
Des hésitations politiques
Marie-Christine Bonzom, politologue spécialiste des États-Unis, estime qu'"en ce moment, l'une des grandes raisons pour laquelle on n'avance pas au Congrès, c'est qu'il y a des objections philosophiques, idéologiques de la part des républicains, à une restriction du droit aux armes à feu".
La spécialiste pointe aussi la frilosité des démocrates. "Il y a des hésitations quasiment politiciennes. On approche des élections de mi-mandat, en novembre, et de nombreux sénateurs en particulier se rappellent qu'en 2013 et 2014, ils avaient perdu des sièges au Sénat après avoir voté quelques petites réformes à la suite de la tuerie de l'école maternelle de Sandy Hook, dans le Connecticut." Dans cette fusillade, 27 personnes avaient été tuées, dont 20 enfants.