L'opposant gabonais Jean Ping, convoqué comme témoin par la justice et qui serait interdit de sortie du territoire pour les besoins d'enquête, a été empêché par des forces de sécurité de prendre un vol pour la France samedi soir. "Je devais voyager ce soir, mais les forces de sécurité me bloquent l'accès", a déclaré à l'AFP Jean Ping, ex-candidat à l'élection présidentielle d'août 2016 au Gabon et qui se proclame toujours "président élu".
Interdiction de sortie du territoire. Jean Ping avait prévu de s'envoler ce samedi soir vers la France. Mais une note de demande d'interdiction de sortie du territoire circulait vendredi sur les réseaux sociaux gabonais, invoquant le fait qu'il devait rester à la disposition du juge pour les besoins d'une enquête sur un opposant arrêté en septembre à Libreville. Jean Ping dit ne pas avoir été notifié de son interdiction de sortie du territoire. "La justice est en grève (grève illimitée des magistrats au Gabon depuis mi-décembre, ndlr). Comment peut-elle sortir un document aussi vite ?", a-t-il ajouté.
"Dans un État de droit, on devrait pouvoir tout faire", a ajouté Jean Ping, ex-ministre d'Omar Bongo, père de l'actuel président Ali Bongo. "Le voyou, c'est celui qui tente de prendre la poudre d'escampette lorsqu'il doit répondre de ses actes devant la justice", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie By Nze, ajoutant que "ce n'est pas par faiblesse qu'on l'a laissé sortir les fois précédentes mais par bienveillance".
Fort déploiement des forces de sécurité. Une cinquantaine de militants pro-Ping en civil étaient postés devant l'aéroport, parmi lesquels des ténors de l'opposition comme le leader du parti Héritage et Modernité, Alexandre Barro Chambrier. La circulation a été fortement ralentie aux abords de l'aéroport du fait du fort déploiement de forces de sécurité devant l'entrée de celui-ci. A 23h30, une demi heure après décollage de l'avion, Jean Ping est reparti chez lui.