La Russie semble prête à reprendre samedi ses livraisons de gaz vers l'Europe via le pipeline Nord Stream, après une courte maintenance, d'après les données publiées vendredi par l'opérateur du gazoduc. La réouverture des vannes serait un soulagement pour les pays de l'UE, mais sans apaiser leurs craintes que de nouvelles interruptions interviennent cet hiver sur ce gazoduc clé reliant la Russie au nord de l'Allemagne.
Les flux devraient redémarrer dès 2 heures du matin
Les ordres d'expédition, publiés par le site de la société Nord Stream, opérateur du gazoduc, indiquent que les flux devraient redémarrer à partir de 2 heures du matin (minuit GMT) à 20 % de la capacité normale, soit le même niveau qu'avant les travaux de maintenance. Ces travaux ont débuté mercredi et ont réduit le transit à zéro. Les annonces sur les volumes attendus peuvent encore évoluer et doivent être confirmées par les flux réels.
L'énergéticien russe Gazprom avait justifié la suspension des flux par la nécessité de travaux de maintenance sur une station de compression de la conduite, située en Russie. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, l'énergie est au cœur d'un bras de fer entre Moscou et les Occidentaux qui accusent régulièrement la Russie d'utiliser le gaz "comme une arme". Un responsable allemand avait jugé l'interruption de cette semaine "incompréhensible sur le plan technique".
Le fonctionnement de Nord Stream "menacé" par les sanctions, d'après le Kremlin
Le Kremlin a affirmé vendredi que le fonctionnement du gazoduc Nord Stream, qui alimente l'Europe en gaz, était "menacé" par une pénurie de pièces de rechange en raison des sanctions visant Moscou pour son offensive en Ukraine. Cette mise en garde risque de renforcer encore l'incertitude sur l'avenir des livraisons de gaz par ce gazoduc qui est actuellement à l'arrêt pour une maintenance censée s'achever samedi.
"Techniquement, il n'y a pas de réserves, une seule turbine fonctionne", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. "La fiabilité du fonctionnement de tout le système est menacée", a-t-il poursuivi, assurant que ce n'était "pas de la faute de Gazprom", l'entreprise russe assurant les livraisons via le gazoduc.
Nord Stream achemine un tiers du gaz annuel acheté par l'UE
Gazprom n'a cessé de réduire les quantités livrées par Nord Stream au fil des derniers mois. En juillet, l'entreprise avait déjà procédé à dix jours de travaux de maintenance sur le gazoduc qui avait ensuite été remis en marche mais avec une nouvelle baisse des livraisons.
>> LIRE AUSSI - Énergie : les États membres de l'UE s'accordent pour réduire leur consommation de gaz
Avant l'invasion russe de l'Ukraine, Nord Stream acheminait environ un tiers des 153 milliards de m3 de gaz achetés annuellement par l'UE. L'Allemagne exporte sur le continent une partie des volumes arrivant sur son territoire. Pour compenser les quantités manquantes, les pays européens s'efforcent de trouver d'autres fournisseurs et de réduire leur consommation sur fond d'explosion des prix du gaz sur les marchés.