Le propriétaire d'une chaîne de restaurants indiens du nord de l'Angleterre a été condamné lundi à six ans de prison pour homicide involontaire, après la mort de l'un de ses clients allergique aux cacahuètes, qui avait mangé un curry à emporter. Paul Wilson a succombé à son domicile à un violent choc anaphylactique en janvier 2014, peu après avoir goûté au plat acheté au restaurant Indian Garden d'Easingwold. Cet homme de 38 ans, qui était particulièrement vigilant sur la composition des plats qu'il mangeait, avait expressément commandé un poulet tikka massala "sans cacahuètes". Mais son plat, cuisiné avec un mélange d'arachides contenant des cacahuètes, lui a été fatal.
Le restaurateur en "quête de bénéfices". Dans ce qui est présenté comme une première judiciaire, Mohammed Zaman, père de 4 enfants de 53 ans, a été condamné lundi par le tribunal de Teesside, dans le nord-est de l'Angleterre, à six ans de prison pour "homicide involontaire par grave négligence" en dépit du fait que l'incident soit intervenu avant l'entrée en vigueur d'une législation rendant obligatoire la présence d'une étiquette signalant la présence d'arachides dans tout met emballé. Soulignant le succès professionnel de l'accusé qui est devenu, en 40 ans au Royaume-Uni, propriétaire de plusieurs biens immobiliers valant au total plus de 2 millions de livres (2,6 millions d'euros), le juge Simon Bourne-Arton a affirmé qu'il avait tout perdu à cause de "sa quête de bénéfices". "Vous avez fait ça de telle manière que cela a causé la mort d'une autre personne", a-t-il ajouté.
Les cacahuètes, "amandes du pauvre". Le juge a souligné que Mohammed Zaman avait ignoré des mises en garde après un premier incident ayant touché un autre client, Ruby Scott, 17 ans, trois semaines avant le décès de Paul Wilson. L'accusation a affirmé que Mohammed Zaman, dont l'entreprise avait près de 300.000 livres de dettes (387.000 euros), avait remplacé la poudre d'amande par un ingrédient à moindre coût contenant des cacahuètes. Le Trading standard, agence gouvernementale chargée de la protection des consommateurs, a engagé à plusieurs reprises des poursuites contre des restaurants utilisant dans la composition de leurs plats des cacahuètes - aussi appelées "amandes du pauvre" - au lieu des amandes, plus chères, annoncées au menu. Selon la presse britannique, une dizaine de personnes succombent chaque année à des allergies alimentaires au Royaume-Uni.