Allergie aux pollens : pourquoi 30 départements sont placés en alerte rouge si tôt dans l’année ?

Une première alerte rouge aux allergies aux pollens a été émise ce dimanche 16 février par le Réseau national de surveillance aérobiologique. Elle concerne tout le pourtour méditerranéen et une large partie du sud-ouest de la France. Comment expliquer la précocité de ce pic de pollen, traditionnellement attendu au printemps ?
C'est devenu une rengaine : les pollens font leur grand retour, avec cette année un peu d'avance. Attention donc aux personnes allergiques qui habitent dans le quart sud-ouest de la France et le long de la Méditerranée. 30 départements ont été placés en alerte rouge par le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) depuis ce dimanche.
L'alerte concerne particulièrement les allergies aux cupressacées, soit les pollens de cyprès, genévriers ou encore thuyas, présents en nombre dans cette partie du territoire. Ce qui explique un risque "élevé" pour les personnes allergiques. "Le risque est également moyen pour les pollens de frêne, d’aulne et de noisetier", précise le RNSA dans son bulletin.
Météo printanière
Habituellement, les alertes au pollen ont lieu durant le printemps. Alors comment expliquer qu'elle ait lieu plus tôt cette année ? Depuis quelques années, celles-ci se font plus précoces et plus longues. En 2023 par exemple, le RNSA avait donné l'alerte dès le mardi 21 février sur les trois-quarts de la France.
Ce week-end, la météo a été particulièrement clémente dans le sud du pays, avec du soleil et des températures pouvant dépasser les 20 degrés dans le pays basque, donnant une "ambiance printanière" selon le RNSA et une première explication à ce premier pic de pollen.
Et réchauffement climatique
Mais au-delà de la météo, ces pics de plus en plus tôt dans l'année ont lieu surtout à cause du réchauffement climatique : du fait de l’augmentation des gaz à effet de serre comme le CO2, la germination des pollens est plus précoce. Les températures plus élevées, elles, favorisent une saison pollinique plus longue et des pics de pollen plus élevés.
À cela s'ajoute les facteurs liés à la pollution atmosphérique. Le RNSA rappelle qu'il existe "des relations triangulaires entre pollution, pollens et allergie. La pollution peut à la fois agir sur les pollens en modifiant leur structure biochimique extérieure et par là même leur allergénicité, et sur les muqueuses respiratoires de l'homme en modifiant sa sensibilité immunologique aux grains de pollens". En clair : la pollution fragilise nos voies respiratoires et les rend plus perméables à un pollen rendu, lui, plus agressif.
Le phénomène reste préoccupant puisque 20 à 25% de la population française souffre d'une maladie allergique selon le ministère de la Santé.