Environ 8.000 requêtes judiciaires visent actuellement l'herbicide au glyphosate de Monsanto aux États-Unis, récemment condamné à verser 289 millions de dollars (250 millions d'euros) à un jardinier qui utilisait ce produit, a annoncé jeudi le chimiste allemand Bayer.
Bayer déterminé à "défendre énergiquement" le glyphosate. Bayer, en passe d'avaler Monsanto après avoir bouclé ce mariage historique pour 63 milliards de dollars (54 millions d'euros), a mis à jour le dernier chiffre circulant sur ces procédures, qui était alors "d'environ 5.000". "A la fin juillet, environ 8.000 requêtes avaient été déposées aux États-Unis" à propos du glyphosate, a indiqué lors d'une conférence téléphonique Werner Baumann, le patron de Bayer, déterminé à "défendre énergiquement" ce produit.
Monsanto a été condamné début août par un tribunal californien à indemniser un jardinier atteint d'un cancer incurable, pour ne pas l'avoir suffisamment informé de la dangerosité de son herbicide au glyphosate, le RoundUp. Ce jugement retentissant a immédiatement fait plonger en Bourse Bayer, mettant en lumière l'important risque juridique associé au rachat de Monsanto, dont le groupe allemand a débuté l'intégration la semaine dernière.
Le titre Bayer en recul de 20% depuis le début de l'année. Mais Bayer martèle depuis que "rien n'a changé" dans sa stratégie et ses objectifs, et qu'il demeure "très optimiste pour l'avenir de son activité", basée sur le rôle croissant de la chimie dans l'agriculture, a répété jeudi Werner Baumann. Le groupe de Leverkusen, qui a jeté ses propres forces dans la bataille judiciaire, espère que le jugement de San Francisco sera invalidé en appel et répète que de nombreuses études scientifiques concluent à l'innocuité du glyphosate. À la Bourse de Francfort, le titre Bayer lâchait encore 1,79% à 81,94 euros jeudi vers 17 heures, heure française, portant à 20% son recul depuis le début de l'année.