Le Parlement britannique se prononcera le 11 décembre sur l'accord de retrait de l'Union européenne conclu avec Bruxelles, a annoncé lundi la Première ministre conservatrice Theresa May devant les députés.
May tente de convaincre. La Chambre des Communes "aura à décider si elle souhaite ou non que nous répondions au vote du peuple britannique" qui a décidé le Brexit, a déclaré Theresa May lors d'un débat au Parlement où elle a tenté de convaincre les députés de soutenir son accord, accueilli avec un grand scepticisme. Theresa May a réaffirmé son "absolue certitude" qu'il "n'y a pas de meilleur accord possible" et appelé les parlementaires à l'entériner au nom de l'intérêt national. Un rejet serait "un retour à la case départ" qui "ouvrirait la porte à plus de divisions et d'incertitude", a prévenu Theresa May.
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Des oppositions tous azimuts. Mais le chef du Parti travailliste, le principal parti d'opposition, Jeremy Corbyn, a déjà rétorqué devant les députés que l'accord était un "acte d'automutilation national" et que "cette assemblée n'a d'autre choix que de rejeter cet accord". La tâche de Theresa May s'annonce d'autant plus compliquée qu'elle ne dispose que d'une courte majorité - d'une dizaine de voix - au Parlement, d'ordinaire assurée par le soutien de son remuant petit allié nord-irlandais, le parti unioniste DUP. Or le DUP a prévenu qu'il voterait contre l'accord, furieux du statut spécial accordé à l'Irlande du Nord. Sans compter les quelque 80 députés conservateurs favorables à un Brexit qui couperait nettement les ponts avec l'UE, les députés écossais indépendantistes ainsi que les europhiles du petit parti des Libéraux-démocrates.