Les restes d'une vingtaine de victimes de la guerre de Bosnie (1992-95), probablement des Bosniaques musulmans, ont été exhumés de deux fosses communes qui viennent d'être découvertes, a annoncé mercredi l'Institut pour les disparus.
200 hommes exécutés au Mont Vlasic. Un de ces deux charniers a été découvert dans la région montagneuse de Koricanske Stijene, sur le mont de Vlasic, lieu d'exécution en août 1992 par des forces serbes, de plus de 200 hommes civils, des Bosniaques et des Croates, qui avaient préalablement été expulsés de la région de Prijedor. Il s'agit de l'un des épisodes les plus horribles du conflit intercommunautaire bosnien (1992-95) qui avait fait au total 100.000 victimes. "Depuis le début de l'exhumation à Koricanske Stijene, le 7 septembre, une trentaine d'amas d'os humains ont été exhumés. Il s'agit essentiellement de squelettes incomplets", a déclaré Lejla Cengic, porte-parole de l'Institut, précisant qu'"il ne s'agit pas forcément de tant d'identités". Elles seront déterminées par des tests ADN. Lors des cinq exhumations précédentes dans cette zone, entre 2003 et 2013, les restes de 117 victimes ont été trouvés et on recherche encore ceux de 98 victimes, selon Lejla Cengic.
Dix squelettes dans la région de Vlasenica. "Le second charnier a été découvert dans la région de Vlasenica. Des travaux d'exhumation ont commencé mardi et on y a découvert jusqu'à maintenant les squelettes complets de dix personnes. Nous pensons qu'il s'agit de victimes bosniaques tuées en 1992", a dit Lejla Cengic. Selon les associations des victimes, 2.600 Bosniaques musulmans de Vlasenica ont été tués au cours du conflit, dont environ 1.600 dans la ville même et ses environs, au début de la guerre, et un millier lors du massacre de Srebrenica, où ils avaient fui au début du conflit.
6.500 victimes toujours recherchées. A la fin de ce conflit, 31.500 personnes restaient portées disparues. Depuis, les restes d'environ 25.000 victimes ont été exhumés de centaines de charniers. Mais les proches de quelque 6.500 victimes restent en quête des dépouilles d'êtres chers, selon les chiffres de l'Institut bosnien pour les personnes disparues. Il y a eu très peu de charniers découverts ces dernières années.