Guerre douanière : le Vietnam veut renforcer les contrôles sur l'origine des marchandises

Pour éviter d'éventuelles sanctions de la part de ses partenaires commerciaux, le Vietnam a demandé aux autorités de renforcer les contrôles sur l'origine des marchandises arrivant sur son territoire. Les Etats-Unis accusent notamment Hanoï de faciliter l'entrée de produits chinois sur le marché américain, pour contourner les tarifs visant Pékin.
Le ministère vietnamien du Commerce a demandé aux autorités de renforcer les contrôles sur l'origine des marchandises afin d'éviter des sanctions de la part de ses partenaires commerciaux suite à la menace de surtaxes douanières américaines, selon un document consulté mardi par l'AFP.
La Chine au centre des tensions
Dans une note datée du 15 avril, le ministère met en garde contre une exposition accrue du pays aux fraudes liées au transbordement, dans un contexte d'escalade des tensions commerciales. Il a notamment appelé à des contrôles plus stricts afin d'éviter "les sanctions que les pays peuvent appliquer sur les marchandises importées dans leur pays".
"Des mesures uniformes et déterminées sont nécessaires (...) pour arrêter et prévenir la fraude sur l'origine des marchandises, en particulier les matières premières importées illégalement et les marchandises sans origine pour la production de biens destinés à l'exportation", est-il écrit, sans mentionner spécifiquement la Chine.
Le Vietnam, doté d'un important secteur manufacturier, a été frappé par des droits de douane additionnels massifs de 46% sur ses exportations vers les États-Unis, dans le cadre de l'offensive protectionniste lancée début avril par Donald Trump. Ce dernier a notamment accusé Hanoï de faciliter l'entrée de produits chinois sur le marché américain pour contourner les tarifs visant Pékin.
Hanoï cherche désormais à négocier avec Washington sur les surtaxes douanières, qui ont été suspendues jusqu'en juillet. Mardi, le Premier ministre Pham Minh Chinh a appelé à des "négociations pour promouvoir des relations commerciales équilibrées, stables, durables et efficaces avec les États-Unis", tout en avertissant que ces discussions "ne devaient pas affecter un autre marché".