Le chef du groupe paramilitaire Wagner a accusé l'armée régulière russe d'avoir mené des frappes sur des camps de ses combattants à l'arrière du front ukrainien, faisant un "très grand nombre de victimes". "Ils ont mené des frappes, des frappes de missiles, sur nos camps à l'arrière. Un très grand nombre de nos combattants ont été tués", a affirmé Evguéni Prigojine dans un message audio diffusé par son service de presse, en promettant de "répondre" à ces attaques ordonnées selon lui par le ministre russe de la Défense.
Les informations principales :
- Evguéni Prigojine, le chef du groupe paramilitaire Wagner accuse Moscou d'avoir mené des frappes sur des camps de ses combattants
- Moscou dément et le FSB a ouvert une enquête contre Prigojine pour "appel à la mutinerie"
- Les services de sécurité russes ont même appelé à l'arrestation du patron du groupe Wagner
Les services de sécurité russes appellent à arrêter Prigojine
Signe que la guerre a bel et bien éclaté entre le Kremlin et le groupe Wagner, les services de sécurité russes ont appelé dans la soirée à arrêter Evguéni Prigojine. En parallèle, l'influent général russe Sergueï Sourovikine a suggéré aux combattants du groupe Wagner de s'"arrêter avant qu'il ne soit trop tard". "L'ennemi attend justement que notre situation politique se dégrade. Il ne faut pas jouer le jeu de l'ennemi en ces temps difficiles", a-t-il ajouté.
Le FSB a également accusé Evguéni Prigojine d'inciter à la guerre civile. "Les déclarations et les actes de Prigojine sont en réalité un appel à déclencher un conflit civil armé sur le territoire de la Russie (...) Nous appelons les combattants du groupe paramilitaire Wagner à ne pas commettre d'erreur irréparable, à stopper les actions par la force contre le peuple russe, à ne pas mettre en oeuvre les ordres criminels et traîtres de Prigojine et à prendre des mesures pour l'arrêter", a déclaré le FSB, cité par les agences de presse russes.
Enquête ouverte par le FSB contre le patron de Wagner pour "appel à la mutinerie"
Les services de sécurité russes (FSB) ont ouvert vendredi une enquête pour "appel à la mutinerie armée" après l'appel du chef du groupe Wagner à se soulever contre le commandement militaire. "Les allégations diffusées au nom d'Evguéni Prigojine n'ont aucun fondement. En lien avec celles-ci, le FSB a ouvert une enquête pour appel à la mutinerie armée", a indiqué le Comité national antiterroriste de Russie, dans un communiqué cité par les agences de presse russes.
Le patron de Wagner dit mener une "marche pour la justice"
Le patron du groupe paramilitaire Wagner s'est défendu vendredi de tout "coup d'Etat militaire" et affirmé vouloir mener une "marche pour la justice", après avoir appelé au soulèvement contre l'état-major russe qu'il accuse d'avoir frappé ses hommes. "Ce n'est pas un coup d'Etat militaire, mais une marche pour la justice, nos actions ne gênent pas les forces armées", a affirmé Evguéni Prigojine dans un message audio diffusé par son service de presse.
L'armée russe dément
L'armée russe a démenti vendredi avoir bombardé des positions du groupe paramilitaire russe Wagner. "Les messages et les vidéos diffusés sur les réseaux sociaux de la part d'E. Prigojine sur de supposées 'frappes du ministère russe de la Défense sur des bases arrières du groupe paramilitaire Wagner' ne correspondent pas à la réalité et sont une provocation", a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Prigojine appelle à "stopper" le commandement militaire russe
Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner a appelé vendredi à "stopper" le commandement militaire russe, l'accusant d'avoir mené des frappes meurtrières contre des camps de ses combattants. "Le comité des commandements du groupe Wagner a décidé que ceux qui ont la responsabilité militaire du pays doivent être stoppés", a indiqué Evguéni Prigojine dans un message audio, en appelant à ne pas opposer de "résistance" à ses troupes et en affirmant que le ministre de Défense, Sergueï Choïgou, serait "stoppé".
Kiev dit avoir abattu 13 missiles de croisière russes pendant la nuit
La Russie a intensifié depuis mai ses bombardements nocturnes contre l'Ukraine avec des drones explosifs et des missiles, alors que l'Ukraine a commencé sa contre-offensive longuement attendue dans l'Est et le Sud occupés par les troupes russes.
"Les lancements (de missiles) ont été effectués autour de minuit depuis la Caspienne depuis quatre bombardiers Tu-95MS", a précisé l'armée de l'air ukrainienne. Le maire de Khmelnytsky, Oleksandre Symtchychyne, a rapporté des explosions dans cette ville qui comptait 275.000 habitants avant l'invasion russe lancée fin février 2022 avant de remercier la défense aérienne pour son travail.
L'Ukraine a aussi fait état vendredi de certaines avancées dans le Sud où ses troupes ont eu "un succès partiel", selon un porte-parole militaire ukrainien, Andriï Kovaliov. Dans l'Est, l'armée ukrainienne "continue de contenir l'offensive de troupes russes" et des "combats particulièrement difficiles se poursuivent", a-t-il précisé.
"Nos forces de la défense ont arrêté l'offensive de l'ennemi dans la zone de Koupiansk et de Lyman", a de son côté affirmé sur Telegram dans la matinée la vice-ministre de la Défense, Ganna Maliar.
La liste de responsables européens ne pouvant plus entrer sur le territoire russe s'allonge
La Russie a annoncé vendredi avoir "considérablement élargi" la liste de responsables européens interdits d'entrée sur son territoire, en réaction aux nouvelles sanctions de Bruxelles à son encontre en lien avec le conflit en Ukraine. "Nous considérons ces mesures de l'UE comme illégitimes (...) En réponse à ces initiatives inamicales, la partie russe a considérablement élargi la liste des représentants des institutions européennes et des pays membres de l'UE" interdits de pénétrer sur le sol russe, a indiqué dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères.
Sans préciser le nombre de personnes concernées, le ministère russe a indiqué que les responsables visés étaient notamment membres des services de sécurité ou d'institutions politiques ou commerciales européennes, ainsi que des parlementaires européens "faisant la promotion d'un agenda (hostile) envers la Russie". "Nous confirmons que toutes les mesures inamicales prises par les pays occidentaux continueront de recevoir une réponse appropriée", a ajouté la diplomatie russe.
Depuis le lancement de l'offensive russe contre l'Ukraine en février 2022, Moscou a interdit d'entrée en Russie plusieurs centaines de dirigeants, responsables, industriels, journalistes et autres personnes occidentales jugées hostiles. La dernière annonce intervient en réaction à un nouveau paquet de sanctions annoncé par Bruxelles, le onzième depuis le début du conflit. Ces mesures visent notamment à éviter le contournement des sanctions déjà en place.