La Russie a assuré lundi avoir avancé en trois jours de trois kilomètres vers Koupiansk, dans le nord-est de l'Ukraine, une zone reprise en septembre dernier par les forces ukrainiennes et qui est confrontée à une offensive russe depuis plusieurs semaines. "Au cours des trois derniers jours, les soldats russes ont effectué une avancée dans cette direction d'une profondeur de plus de trois kilomètres sur un tronçon de front long de 11 kilomètres", a déclaré le ministère russe de la Défense dans son bulletin quotidien.
Selon la même source, il s'agit de la zone entre les villages de Vilchana et de Perchotravnevé, au nord-est de Koupiansk, une ville qui comptait quelque 26 à 28.000 habitants avant le conflit. L'Ukraine avait reconnu mi-juillet être en "position de défense" dans la région de Koupiansk, l'armée russe y ayant déclenché une offensive. Depuis, Moscou assure y grignoter du terrain.
Les principales informations :
- La Russie dit avoir avancé de trois kilomètres vers Koupiansk, une zone confrontée à une offensive russe depuis plusieurs semaines
- Une femme arrêtée, soupçonnée d'avoir aidé la Russie à préparer une attaque contre le président Volodymyr Zelensky
- L'Ukraine dit avoir obtenu la libération 22 prisonniers de guerre
Deux morts dans une frappe russe sur un immeuble dans l'est de l'Ukraine, selon Kiev
Au moins deux personnes ont été tuées lundi par une frappe russe sur un immeuble résidentiel de Pokrovsk, une ville de l'est de l'Ukraine, a indiqué Kiev. "A l'heure actuelle, il y a deux morts : une femme et un homme", a indiqué sur la messagerie Telegram le chef de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Andriy Yermak. "Quatre blessés ont été évacués en ambulance. Les secours et les médecins sont au travail".
Zelensky dit que la Russie a frappé un "immeuble résidentiel" dans l'est de l'Ukraine, faisant "des victimes"
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré lundi que la Russie avait frappé "un immeuble résidentiel ordinaire" à Pokrovsk, une ville de la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, faisant "des victimes". "Deux missiles ont frappé. Un immeuble résidentiel ordinaire a été touché", a indiqué M. Zelensky sur X. "Malheureusement, il y a des victimes. Les secours (...) sont sur place. Le sauvetage des gens continu".
Un tronçon où la Russie est à l'offensive
Les forces de Kiev ont entamé une vaste contre-offensive en juin pour tenter de reprendre les territoires de l'est et du sud occupés par l'armée russe. Les progrès ont cependant été jusqu'ici assez réduits, la Russie ayant bâti de puissantes lignes de défense, faites de tranchées, de pièges antichars et de champs de mines.
La zone de Koupiansk et l'essentiel de la région de Kharkiv avaient été repris à l'armée russe en septembre dernier après une offensive surprise des forces ukrainiennes. Il s'agit aujourd'hui d'un des rares tronçons du front où la Russie est à l'offensive.
L'Ukraine dit avoir déjoué une attaque russe contre Zelensky
Par ailleurs, les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont dit lundi avoir arrêté une femme accusée d'avoir aidé la Russie à préparer une attaque contre le président Volodymyr Zelensky pendant une visite à Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine. Dans un communiqué, le SBU a déclaré avoir interpellé une "informatrice des services secrets russes qui recueillait des renseignements sur la visite prévue du président dans la région de Mykolaïv", proche de la ligne de front, en vue d'une "attaque aérienne massive".
Selon la même source, cette femme qui travaillait dans un magasin sur une base militaire "a tenté d'établir l'heure et la liste des lieux de l'itinéraire provisoire du chef de l'État dans la région". Le SBU a diffusé une photo floutée de cette femme, détenue par des agents, ainsi que des messages téléphoniques et des notes manuscrites concernant des activités militaires. Volodymyr Zelensky a souligné lundi sur la messagerie Telegram que le SBU l'avait informé de cette tentative d'attaque et tenu au courant de la "lutte contre les traîtres" en Ukraine.
"Des mesures de sécurité supplémentaires" pour le président ukrainien
Le président ukrainien a visité la région de Mykolaïv en juin après la rupture du barrage de Kakhovka, qui a provoqué l'inondation de larges parties du sud de l'Ukraine, et fin juillet après des bombardements meurtriers. Dans son communiqué, le SBU précise avoir pris "des mesures de sécurité supplémentaires" pour la visite de Volodymyr Zelensky mais n'avoir pas immédiatement arrêté la femme, "afin d'obtenir de nouvelles informations sur ses 'parrains' russes et les tâches qui lui étaient assignées".
Selon le SBU, elle a notamment cherché à obtenir des renseignements sur l'emplacement des systèmes de guerre électronique et des entrepôts de munitions ukrainiens, puis a été arrêtée "en flagrant délit" pendant qu'elle tentait de transmettre ses informations aux services secrets russes. Elle est accusée de diffusion non autorisée d'informations sur les mouvements d'armes et de troupes et risque jusqu'à 12 ans de prison, ont précisé les services de sécurité. La justice ukrainienne annonce régulièrement l'arrestation de personnes habitant en Ukraine accusées de transmettre des informations pour aider l'armée russe.
L'Ukraine dit avoir obtenu la libération 22 prisonniers de guerre
La présidence ukrainienne a annoncé lundi le retour en Ukraine de 22 prisonniers de guerre, sans préciser si des Russes ont également été libérés dans le cadre d'un échange. "Aujourd'hui (lundi), 22 militaires sont rentrés de captivité à la maison, il s'agit de soldats des forces armées : deux officiers, des soldats du rang et des sergents", a indiqué le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak, dans un message publié sur X, le nouveau nom de Twitter.
Selon lui, il y a des blessés parmi les militaires libérés. Il n'a cependant donné aucun détail sur les circonstances de leur libération, mais l'Ukraine et la Russie procèdent régulièrement à des échanges de prisonniers. Kiev, comme Moscou, ne disent pas publiquement combien de soldats du camp opposé ils détiennent, après près d'un an et demi d'invasion russe.
Réunion sur l'Ukraine en Arabie saoudite : Moscou réaffirme vouloir la capitulation de Kiev
Seule la capitulation de Kiev mettra fin à l'offensive russe en Ukraine, a réaffirmé lundi Moscou, deux jours après une réunion sur le conflit en Arabie saoudite qui n'a pas permis d'avancées en vue de son règlement. "Nous sommes convaincus qu'un règlement véritablement global, durable et équitable n'est possible que si le régime de Kiev met fin aux hostilités et aux attentats terroristes", a martelé la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, dans un communiqué.
"Les nouvelles réalités territoriales (dans l'est et le sud de l'Ukraine, ndlr) doivent être reconnues, la démilitarisation et la dénazification de l'Ukraine (...) doivent être assurées", a-t-elle encore réclamé, exigeant "la confirmation" des "fondements originaux de la souveraineté de l'Ukraine: son statut neutre, non aligné et non nucléaire". Ces demandes, déjà formulées par Moscou au moment de lancer son offensive militaire en février 2022, avaient été balayées par Kiev.