Guerre en Ukraine : Donald Trump affirme que «la Russie gardera la Crimée» et que «Zelensky comprend»
Lors d'une interview accordée au magazine américain Time et publié ce vendredi 25 avril, le président républicain Donald Trump a affirmé que "La Russie gardera la Crimée" et que "le président Zelensky comprend ça." Une affirmation qui risque de ralentir les négociations pour la paix en Ukraine, déjà bien enlisées.
"La Russie gardera la Crimée. Et Zelensky comprend ça", a dit Donald Trump dans un entretien au magazine Time publié vendredi, à propos de la péninsule annexée par Moscou en 2014. Le président américain, dans la même interview, répète par ailleurs que l'Ukraine est selon lui responsable du conflit déclenché par l'invasion russe en février 2022 : "ce qui a fait commencer la guerre, c'est quand ils (ndlr: les Ukrainiens) ont commencé à parler de rejoindre l'Otan".
Ces derniers jours, Donald Trump a à plusieurs reprises vivement critiqué son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, auquel il impute les blocages dans les négociations.
Les exigences de la Russie
L'Ukraine et ses alliés européens accusent la Russie de prolonger à dessein les négociations en présentant toujours publiquement des exigences maximalistes : le contrôle des cinq régions ukrainiennes dont elle revendique l'annexion, la renonciation de l'Ukraine à rejoindre l'Otan et sa démilitarisation.
Plus largement, Vladimir Poutine aimerait parvenir avec les Américains à un accord sur une refonte de l'architecture sécuritaire en Europe, lui qui dénonce l'expansion de l'Otan aux frontières russes depuis la dislocation de l'URSS en 1991. Kiev veut, de son côté, des garanties de sécurité militaires solides de la part de ses alliés occidentaux pour dissuader Moscou d'attaquer à nouveau après la conclusion d'un éventuel cessez-le-feu.
Abandonner les territoires annexés, une solution "temporaire" pour le maire de Kiev
Volodymyr Zelensky, qui a écourté jeudi une visite en Afrique du Sud pour rentrer en Ukraine après les nouvelles frappes sur la capitale, a déploré un manque de "pression" sur Moscou. De Pretoria, il a également réitéré sa position sur la Crimée : "Nous faisons tout ce que nos partenaires ont proposé, sauf ce qui est contraire (...) à la Constitution" ukrainienne sur l'intégrité territoriale du pays, Crimée comprise.
Le sujet de possibles concessions territoriales est très clivant en Ukraine, après plus de trois ans d'un conflit armé ayant entraîné de gigantesques destructions, pertes et sacrifices, en particulier sur le front. La Russie contrôle aujourd'hui environ 20% du territoire ukrainien.
"Un des scénarios (...) serait d'abandonner des territoires. C'est injuste, mais pour la paix, une paix temporaire, peut-être que c'est une solution, temporaire", a à cet égard confié le maire de Kiev, Vitali Klitschko, dans un entretien avec la BBC diffusé vendredi.